Le conflit entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (FSR) s’inscrit dans une guerre déclenchée par la mutinerie de 2023.
Les FSR dépendent largement des approvisionnements en carburant en provenance de la Libye et du Tchad. Le carburant constitue un élément vital pour leurs opérations militaires, notamment l’utilisation de véhicules militarisés.
L’explosion massive de carburant survenue le 5 décembre 2025 à Adikong, ville frontalière du Darfour, suite à une attaque présumée de drone par l’armée soudanaise, met en évidence l’implication du Tchad dans le conflit soudanais. Elle explique également les conséquences immédiates pour les populations soudanaises et tchadiennes : victimes civiles, dégâts matériels au marché d’Adikong, et perturbation du passage frontalier avec la ville tchadienne d’Adré.
Conséquences économiques. Au Tchad, les répercussions se traduisent par une pénurie de carburant et de gaz, une hausse des prix pour les populations, accentuant la vulnérabilité économique. Les effets se font sentir sur le transport, l’approvisionnement alimentaire et les activités commerciales.
Conséquences militaires. Les FSR voient leur chaîne logistique fragilisée, ce qui pourrait ralentir leurs manœuvres militaires. Si les attaques contre les chaînes d’approvisionnement se multiplient, elles pourraient perdre leur capacité de mobilité rapide, modifiant ainsi l’équilibre militaire. Les partisans de l’armée soudanaise considèrent cette opération comme un succès stratégique, bien que l’armée n’ait pas revendiqué officiellement l’attaque.
Il est établi que l’armée soudanaise avait déjà ciblé des camions transportant du carburant en provenance de la Libye. Pour la première fois, elle frappe avec une intensité inédite à la frontière tchadienne. Même si l’histoire a montré qu’une guerre ne peut être gagnée uniquement par des frappes aériennes conventionnelles, il est probable que si l’armée soudanaise continue de cibler les ressources vitales plutôt que les seules positions militaires, le conflit s’en trouvera prolongé sans pour autant offrir une victoire décisive. L’armée reste fragilisée par la perte, en un mois, de deux villes stratégiques : El Fasher et Babanusa.
Conséquences politiques et sociales. L’implication directe du Tchad, dont les territoires servent de relais logistique, pourrait accentuer la pénurie et la hausse des prix du carburant et du gaz. Cette situation risque de provoquer une crise politico-sociale. Le régime tchadien pourrait être contraint de revoir sa position afin de limiter l’utilisation de son territoire comme corridor d’approvisionnement. Autrement dit, une chute du régime, que ce soit par la rue ou par l’armée, n’est pas à exclure.
Par Mme Agnès Jean
Représentante et coordinatrice
du CEDPE à Kigali
Les FSR dépendent largement des approvisionnements en carburant en provenance de la Libye et du Tchad. Le carburant constitue un élément vital pour leurs opérations militaires, notamment l’utilisation de véhicules militarisés.
L’explosion massive de carburant survenue le 5 décembre 2025 à Adikong, ville frontalière du Darfour, suite à une attaque présumée de drone par l’armée soudanaise, met en évidence l’implication du Tchad dans le conflit soudanais. Elle explique également les conséquences immédiates pour les populations soudanaises et tchadiennes : victimes civiles, dégâts matériels au marché d’Adikong, et perturbation du passage frontalier avec la ville tchadienne d’Adré.
Conséquences économiques. Au Tchad, les répercussions se traduisent par une pénurie de carburant et de gaz, une hausse des prix pour les populations, accentuant la vulnérabilité économique. Les effets se font sentir sur le transport, l’approvisionnement alimentaire et les activités commerciales.
Conséquences militaires. Les FSR voient leur chaîne logistique fragilisée, ce qui pourrait ralentir leurs manœuvres militaires. Si les attaques contre les chaînes d’approvisionnement se multiplient, elles pourraient perdre leur capacité de mobilité rapide, modifiant ainsi l’équilibre militaire. Les partisans de l’armée soudanaise considèrent cette opération comme un succès stratégique, bien que l’armée n’ait pas revendiqué officiellement l’attaque.
Il est établi que l’armée soudanaise avait déjà ciblé des camions transportant du carburant en provenance de la Libye. Pour la première fois, elle frappe avec une intensité inédite à la frontière tchadienne. Même si l’histoire a montré qu’une guerre ne peut être gagnée uniquement par des frappes aériennes conventionnelles, il est probable que si l’armée soudanaise continue de cibler les ressources vitales plutôt que les seules positions militaires, le conflit s’en trouvera prolongé sans pour autant offrir une victoire décisive. L’armée reste fragilisée par la perte, en un mois, de deux villes stratégiques : El Fasher et Babanusa.
Conséquences politiques et sociales. L’implication directe du Tchad, dont les territoires servent de relais logistique, pourrait accentuer la pénurie et la hausse des prix du carburant et du gaz. Cette situation risque de provoquer une crise politico-sociale. Le régime tchadien pourrait être contraint de revoir sa position afin de limiter l’utilisation de son territoire comme corridor d’approvisionnement. Autrement dit, une chute du régime, que ce soit par la rue ou par l’armée, n’est pas à exclure.
Par Mme Agnès Jean
Représentante et coordinatrice
du CEDPE à Kigali