1. Dynamique générale du conflit
Le conflit soudanais est entré dans une phase d’enlisement marqué par une violence extrême et une fragmentation accrue du paysage politico-militaire. La confrontation initiale entre l’armée soudanaise (SAF) et les Forces de soutien rapide (FSR) a évolué vers une guerre multi-acteurs impliquant milices locales, groupes rebelles, réseaux transfrontaliers et puissances étrangères.
Les zones les plus affectées – Kordofan et Darfour – sont aujourd’hui au cœur d’une crise humanitaire massive, avec un déplacement continu de populations et un risque élevé de famine.
2. Évolutions militaires récentes
FSR : après la prise d’El-Fasher, elles consolident leur contrôle sur une large partie du Darfour et cherchent à étendre leur influence vers des axes stratégiques comme Babnusa et El-Obeid. Leur stratégie consiste à : sécuriser les routes d’approvisionnement ; s’emparer des nœuds logistiques pour isoler l’armée ; exploiter leur mobilité et leurs alliances locales. SAF : l’armée reprend du terrain dans le Sud-Kordofan, montrant une capacité à réorganiser ses lignes et à mobiliser de nouveaux appuis. Toutefois, sa maîtrise du territoire reste segmentée et dépendante de milices alliées, révélant une faiblesse structurelle. Le conflit soudanais est entré dans une phase d’enlisement marqué par une violence extrême et une fragmentation accrue du paysage politico-militaire. La confrontation initiale entre l’armée soudanaise (SAF) et les Forces de soutien rapide (FSR) a évolué vers une guerre multi-acteurs impliquant milices locales, groupes rebelles, réseaux transfrontaliers et puissances étrangères.
Les zones les plus affectées – Kordofan et Darfour – sont aujourd’hui au cœur d’une crise humanitaire massive, avec un déplacement continu de populations et un risque élevé de famine.
2. Évolutions militaires récentes
Le déplacement des affrontements vers les zones commandées par Abdelaziz el-Hilou ouvre un risque d’embrasement élargi impliquant les mouvements politico-militaires du Nuba et du Sud.
3. Recomposition des alliances régionales
La guerre soudanaise s’internationalise davantage :
Égypte : inquiète d’une montée en puissance des FSR et d’une escalade impliquant Haftar, Le Caire cherche à contenir l’extension du conflit vers l’ouest. Turquie : en reprenant le contrôle de l’espace aérien soudanais, Ankara signale son retour comme acteur militaire déterminant, probablement en réponse aux massacres d’El-Fasher et pour contrer l’influence émiratie. Israël : la volonté affichée d’affaiblir le régime d’Al-Burhane s’inscrit dans les rivalités régionales liées à l’Iran et à la question palestinienne. États-Unis : Washington revisite sa doctrine au Soudan, préoccupé par la valeur stratégique des ressources minières et le risque d’un ancrage russo-iranien durable. 3. Recomposition des alliances régionales
La guerre soudanaise s’internationalise davantage :
Ces repositionnements accentuent la polarisation du conflit et complexifient toute perspective d’accord politique.
4. Mutation des circuits logistiques
L’un des changements les plus significatifs est la modification des routes d’approvisionnement en armes :
La Libye et le Tchad ne sont plus les principales portes d’entrée ; le Sud-Soudan devient le point de transit prioritaire.
Ce redéploiement reflète :
la pression internationale croissante sur les Émirats arabes unis ; la volonté d’Abu Dhabi d’éviter d’être explicitement impliqué dans les crimes commis à El-Fasher ; un réalignement progressif des soutiens militaires. 4. Mutation des circuits logistiques
L’un des changements les plus significatifs est la modification des routes d’approvisionnement en armes :
La Libye et le Tchad ne sont plus les principales portes d’entrée ; le Sud-Soudan devient le point de transit prioritaire.
Ce redéploiement reflète :
Ce changement logistique pourrait durablement affecter le rapport de force sur le terrain.
5. Enjeux idéologiques et perceptions erronées
Une étude américaine récente démontre que les islamistes sont très peu présents dans l’armée (moins de 200), alors qu’ils seraient plus d’un millier au sein des FSR.
Cette réalité contredit la narration dominante selon laquelle la SAF serait le bastion principal de l’islamisme.
Cette erreur d’analyse nourrit des positionnements externes biaisés et influence les choix diplomatiques.
6. Projection stratégique
À court terme, le conflit tend vers une guerre de positions, avec :
fragmentation territoriale prolongée ; multiplication des acteurs armés ; exacerbation des rivalités régionales. 5. Enjeux idéologiques et perceptions erronées
Une étude américaine récente démontre que les islamistes sont très peu présents dans l’armée (moins de 200), alors qu’ils seraient plus d’un millier au sein des FSR.
Cette réalité contredit la narration dominante selon laquelle la SAF serait le bastion principal de l’islamisme.
Cette erreur d’analyse nourrit des positionnements externes biaisés et influence les choix diplomatiques.
6. Projection stratégique
À court terme, le conflit tend vers une guerre de positions, avec :
À moyen terme, deux scénarios dominent :
Escalade régionale : implication accrue de l’Égypte, de la Libye (Haftar), de la Turquie et d’Israël, transformant le Soudan en théâtre de confrontation géopolitique. Fragmentation étatique : consolidation de facto de zones contrôlées par les FSR, la SAF et les mouvements politico-armés, rendant toute réunification extrêmement difficile. Sans une pression concertée des acteurs internationaux majeurs, la guerre risque de devenir une crise structurelle comparable à la Libye ou à la Somalie.
Dr. Ahmat Yacoub Dabio
- Expert en gestion de crises complexes et interdépendantes
- Président du Centre d'Etudes pour le Développement et la Prévention de l'Extrémisme (CEDPE)
- Président de Liberté Sans Frontière (LSF)
- Point Focal du Réseau des organisations de la société civile du Bassin du Lac Tchad/ Tchad
- Membre de l'Association Internationale des sociologues de langue française (AISLF)
Ancien Conseiller chargé de Mission du Médiateur de la République
Tel/Watsup: 00250796518396
00 235 99860817
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- Expert en gestion de crises complexes et interdépendantes
- Président du Centre d'Etudes pour le Développement et la Prévention de l'Extrémisme (CEDPE)
- Président de Liberté Sans Frontière (LSF)
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- Membre de l'Association Internationale des sociologues de langue française (AISLF)
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