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Ceux qui continuent de croire naïvement qu’il est possible d’alimenter une capitale entière uniquement avec l’énergie solaire se trompent lourdement. À moins, bien sûr, que l’objectif réel ne soit de justifier des projets fictifs et de détourner les fonds qui y sont associés. L’énergie solaire peut efficacement alimenter un quartier, un village, une rue, un jardin… mais certainement pas une capitale comme N’Djamena.
Depuis des années, on nous répète qu’un projet solaire ou qu’un groupe électrogène viendra combler le déficit énergétique de la capitale tchadienne. Or, il faut faire preuve d’une ignorance manifeste ou d’une mauvaise foi évidente pour défendre une telle illusion. Des milliards ont été dilapidés et détournés dans des projets fictifs. Il est temps de cesser de vendre des chimères.
En octobre 2023, un membre influent d’une délégation en mission à Washington m’a confié qu’ils avaient négocié l’achat d’un gigantesque groupe électrogène pour plus de 20 milliards de FCA. La seule question qui m’est venue à l’esprit fut : « Comment comptez-vous transporter ce mastodonte du port de Douala jusqu’à N’Djamena ? » Sa réponse fut brève : « Tout est prévu. » Mais le temps m’a donné raison : depuis, silence radio.
Pour l’anecdote, à la fin de notre entretien, il sortit de son sac une liasse de billets neufs de 500 euros. J’ignore le montant exact, mais j’ai compris que mon interlocuteur avait déjà reçu sa part. Lorsqu’il me proposa de l’argent en guise de remerciement pour ma présence, je refusai poliment, rappelant que je suis rémunéré par le CEDPE et que l’entretien avait été sollicité à son initiative. C’était au sujet de l’apport du CEDPE à l’État pour la mise en œuvre du DDR. Je n’ai pas besoin de citer le nom de ce ministre : il se reconnaîtra, et ce n’est pas là le sujet.
Revenons à l’essentiel : la vérité est simple. On ne peut alimenter une capitale avec un groupe électrogène, quelle que soit sa puissance, pas plus qu’avec un projet solaire isolé. Seule une stratégie énergétique globale, sérieuse et durable peut répondre aux besoins réels de N’Djamena.
L’exemple est pourtant clair dans cette vidéo : un projet de 166 000 panneaux solaires ne permet d’alimenter que 15 000 foyers, soit à peine une fraction des besoins de N’Djamena.
Le Tchad n’a pas besoin de promesses irréalistes ; il a besoin d’un projet énergétique sérieux, à la hauteur de ses enjeux : barrage hydroélectrique, centrale nucléaire régionale ou solutions hybrides robustes. Pour cela, il est urgent de réunir autour d’une même table l’ensemble des techniciens, experts et ingénieurs y compris ceux de la diaspora afin de concevoir et réaliser une stratégie nationale cohérente.
L’Éthiopie, elle, a compris l’importance de mobiliser toutes ses compétences. En 2020, elle a créé un Institut de l’intelligence humaine pour réunir ses experts de l’intérieur comme de l’extérieur. Résultat : le pays a atteint l’autosuffisance énergétique et exporte même son surplus vers la Somalie.
Malheureusement, il serait illusoire d’attendre une telle vision et une telle intégrité de la junte corrompue qui dirige actuellement le pays.
Dr. Ahmat Yacoub Dabio
Depuis des années, on nous répète qu’un projet solaire ou qu’un groupe électrogène viendra combler le déficit énergétique de la capitale tchadienne. Or, il faut faire preuve d’une ignorance manifeste ou d’une mauvaise foi évidente pour défendre une telle illusion. Des milliards ont été dilapidés et détournés dans des projets fictifs. Il est temps de cesser de vendre des chimères.
En octobre 2023, un membre influent d’une délégation en mission à Washington m’a confié qu’ils avaient négocié l’achat d’un gigantesque groupe électrogène pour plus de 20 milliards de FCA. La seule question qui m’est venue à l’esprit fut : « Comment comptez-vous transporter ce mastodonte du port de Douala jusqu’à N’Djamena ? » Sa réponse fut brève : « Tout est prévu. » Mais le temps m’a donné raison : depuis, silence radio.
Pour l’anecdote, à la fin de notre entretien, il sortit de son sac une liasse de billets neufs de 500 euros. J’ignore le montant exact, mais j’ai compris que mon interlocuteur avait déjà reçu sa part. Lorsqu’il me proposa de l’argent en guise de remerciement pour ma présence, je refusai poliment, rappelant que je suis rémunéré par le CEDPE et que l’entretien avait été sollicité à son initiative. C’était au sujet de l’apport du CEDPE à l’État pour la mise en œuvre du DDR. Je n’ai pas besoin de citer le nom de ce ministre : il se reconnaîtra, et ce n’est pas là le sujet.
Revenons à l’essentiel : la vérité est simple. On ne peut alimenter une capitale avec un groupe électrogène, quelle que soit sa puissance, pas plus qu’avec un projet solaire isolé. Seule une stratégie énergétique globale, sérieuse et durable peut répondre aux besoins réels de N’Djamena.
L’exemple est pourtant clair dans cette vidéo : un projet de 166 000 panneaux solaires ne permet d’alimenter que 15 000 foyers, soit à peine une fraction des besoins de N’Djamena.
Le Tchad n’a pas besoin de promesses irréalistes ; il a besoin d’un projet énergétique sérieux, à la hauteur de ses enjeux : barrage hydroélectrique, centrale nucléaire régionale ou solutions hybrides robustes. Pour cela, il est urgent de réunir autour d’une même table l’ensemble des techniciens, experts et ingénieurs y compris ceux de la diaspora afin de concevoir et réaliser une stratégie nationale cohérente.
L’Éthiopie, elle, a compris l’importance de mobiliser toutes ses compétences. En 2020, elle a créé un Institut de l’intelligence humaine pour réunir ses experts de l’intérieur comme de l’extérieur. Résultat : le pays a atteint l’autosuffisance énergétique et exporte même son surplus vers la Somalie.
Malheureusement, il serait illusoire d’attendre une telle vision et une telle intégrité de la junte corrompue qui dirige actuellement le pays.
Dr. Ahmat Yacoub Dabio