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Erdogan organise des pourparlers soudanais à Ankara, Turquie.

Mercredi 26 Avril 2023

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a convié les deux belligérants soudanais à une réunion en Turquie, selon un haut diplomate cité dimanche par Sudan Tribune.


Le président turc a informé, dans deux appels téléphoniques, les deux généraux soudanais ElBurhan et Hemetti, le désir de la Turquie de servir de médiateur entre eux pour mettre fin à la guerre. Selon la même source, Erdogan s’est dit prêt à accueillir à Ankara les deux belligérants pour engager des négociations directes, avec toutes les garanties qu’il donne au général des forces de soutien Rapide. De son côté, les Etats unis soutiennent la proposition d'Israël d'abriter une rencontre des deux généraux en conflit. 
Toutefois, El Burhan exige le retrait du FSR de Khartoum avant toute négociation. L’armée soudanaise accuse les FSR d’avoir redéployé, en décembre dernier, leurs troupes à Khartoum et dans d’autres villes.
D’intenses concertations se poursuivent entre plusieurs pays surtout ceux du Golfe, les États-Unis, l’Égypte, la Turquie, la Grande-Bretagne avec pour objectif de faire de pression sur les deux parties en conflit pour cesser les hostilités militaires et résoudre la crise à travers des négociations qui finalement aboutiront à un transfert du pouvoir à un gouvernement civil. Parmi les pays qui peuvent jouer un rôle important dans la cessation des hostilités, il y a le Tchad qui entretient des bons rapports entre les deux parties et qui par le passé a joué une série de médiations. En janvier dernier, le président Elburhan et son vice-président Himetti, ont tous deux effectué le déplacement de N'djamena. Selon des sources qui restent à confirmer, les États-Unis cherchent à mettre sur place un comité de gestion de crise au Soudan avec l’appui de l’ONU. Cela veut dire qu’une intervention militaire n’est pas exclue si les deux parties peinent à respecter le cessez-le-feu tant souhaité par la communauté internationale. Pour passer à cette éventualité, plusieurs États poursuivent l’évacuation de leurs ressortissants.
Selon le centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme (CEDPE), "une des solutions que la communauté internationale « unie » peut imposer aux deux généraux, est de les convaincre à transmettre le pouvoir à un gouvernement civil à travers la signature d’un accord de paix dans un pays étranger.
Plusieurs organisations humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme sur une éventuelle grave crise alimentaire qui commence à émerger dans la capitale, Khartoum, après qu’un certain nombre de marchés centraux ont été détruits ou pillés. Les organisations médicales publiques et locales exigent que les équipements médicaux soient neutralisés des opérations hostiles, qui souffrent d'une détérioration dramatique et d'une pénurie de médicaments.
Pour échapper aux affrontements meurtriers au milieu des quartiers, les habitants de Khartoum se sont réfugiés dans d’autres quartiers et États.


Erdogan organise des pourparlers soudanais à Ankara, Turquie.
La poursuite des affrontements aura sans doute des effets indésirables dans les pays voisins notamment en RCA et le Tchad avec la circulation des hommes armés et des armes de guerre de nature à renforcer l'insécurité au Tchad, un afflux massif de réfugiés (400 000) et un retour au Tchad de certains combattants appartenant à la milice de FSR car il y a plus de 30% de tchadiens dans les rangs de FSR. L'import du conflit soudanais à la frontière tchadienne est possible grâce à l'implication de groupes ethniques vivant à cheval entre le Soudan et le Tchad.
Il faut aussi tenir compte des conséquences économiques dans l'est du Tchad, plus particulièrement dans la région de Ouaddaï, où les marchandises et les denrées alimentaires proviennent généralement du Soudan ou à travers le port du Soudan. Aujourd'hui, il y a des marchandises bloquées entre le Port Soudan, Khartoum, Fachir et Eldjenena.
Au niveau régional, le RSF peut renforcer ses moyens humains dans des pays comme le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. Le soudan du Sud a déjà intercepté un renfort en provenance de la RCA, un pays avec des frontières poreuses en raison de la fragilité de l'État.  Ces renforts pourraient poser un grave problème à moyen et long terme en cas d'accord de paix au Soudan.

Au niveau international, on craint une résurgence des foyers du groupe État islamique, car le terrorisme et l'extrémisme tentent généralement de s'installer là où les États sont fragiles. Israël a déjà émis un avertissement en la matière. Il convient de rappeler qu'AlQaida a été formé à partir du Soudan et d'autres foyers ont été découverts à Khartoum après la chute du Président Omar Elbéchir.
Cependant, il ne faut pas oublier les interférences extérieures qui peuvent alimenter les conflits en apportant un soutien aux belligérants. Parmi les pays cités, on retrouve l'Égypte, le Tchad et le Qatar qui digéreront différemment la victoire du général Hemetti. De l'autre côté, il y a le maréchal Hafta de Libye, l'Éthiopie, la RCA, Wagner et les Emirats arabes unis dont le cœur bat pour les FSR.
 
 
Vu par le centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme
yacoubahmat@aol.com