La Libye accuse la France et le Tchad d'avoir violé son territoire et appelle la Russie

Mercredi 23 Aout 2023

Prenant la menace au sérieux, le gouvernement de Benghazi qui accuse la France de survoler son espace aérien, a sollicité l’aide de la Russie.


Depuis la ville de Kouri Bougoudi, le président Déby a apporté un démenti aux informations selon lesquelles ses forces ont franchi la frontière avec la Libye, mais il n’exclut pas cette possibilité : « Nous avons pleinement le droit de franchir la frontière conformément aux accords de Khartoum signés en 2018 », a-t-il déclaré. LA communication du Président a été beaucoup critiqué au Tchad, dans les milieux politiques et de la société civile. De son côté, le gouvernement libyen dirigé par le maréchal Khalifa Haftar a pris la menace au sérieux et la réponse du porte-parole du maréchal Haftar ne se fait pas attendre. Dans une déclaration télévisée, Ahmad Al-Mesmari a souligné que toute poursuite doit avoir une autorisation officielle adressée au gouvernement libyen qui l’étudiera minutieusement avant d’en décider. Selon les rebelles tchadiens, l’armée tchadienne se prépare à attaquer ses positions, en territoire libyen, après avoir attaqué un de ses postes avancés. Les rebelles accusent la France d’avoir survolé leurs positions, et qu'elle aurait donné des renseignements aux forces tchadiennes qui ont bombardé leurs positions faisant quatre morts dans les rangs du FACT qui a décidé de rompre le cessez-le-feu. Selon Ahmad al-Mesmari, le porte-parole du maréchal Haftar, les rebelles tchadiens n’ont aucune présence sur le sol libyen et l’attaque du CCMSR, le 10 août dernier, qui a fait plusieurs victimes a eu lieu sur le sol tchadien et ce n’était pas une incursion.

Prenant la menace au sérieux, le gouvernement de Benghazi qui accuse la France de survoler son espace aérien, a sollicité l’aide de la Russie. C’est sur demande du gouvernement de Benghazi que le vice-ministre russe de la Défense, Iounus-Bek Ievkourov, a effectué, mardi, une visite à Benghazi. Plusieurs entretiens ont eu lieu avec les chefs des états-majors des forces libyennes, dans le cadre de renforcer leur coopération et la coordination militaires entre les deux parties. Dans un communiqué officiel du porte-parole Ahmad Al-Mesmari, il a été indiqué que cette visite intervient dans le cadre de la coopération militaire et sécuritaire, et de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale ». 

Al-Mesmari a souligné que « Lounus-Bek Ievkourov a tenu une réunion technique à son arrivée avec les chefs des états-majors et certains départements techniques, en présence du responsable du bureau du commandant en chef des forces de l’Est, Khairi Tamimi ». Un haut cadre libyen a déclaré mardi à la télévision Al-arabya que « le FACT est un allié et il n’est pas question de le laisser se faire broyer par la machine militaire tchadienne et la Russie doit soutenir notre allié ». C’est une déclaration dangereuse a estimé M. Birayam Saleh, chercheur associé au centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme. « Si j’ai un conseil à donner au chef de l’État tchadien, c’est de lui dire d'engager sans plus tarder des pourparlers avec ceux qui sont restés à l'écart du DNIS », a ainsi déclaré à Tchadinfos, le président du centre d’études (CEDPE), Dr. Ahmat Yacoub Dabio. Il ne faut pas donner une occasion à Vagner de s’introduire dans le dossier tchadien en apportant un soutien militaire à la rébellion, ce qui rendra plus difficile la situation, a estimé le président du CEDPE.
 

Plusieurs sources: Russia Today, Telegram, Alwihdainfo, Al-arabia, CEDPE, Aljazeera..........