Le 1er ministre tchadien entre discours creux et opportunités manquées

Lundi 29 Septembre 2025

Le ministre tchadien des Finances de la junte militaire au pouvoir, en évoquant une exportation d’or de plus de 2 milliards de dollars vers les Émirats arabes unis, semble avoir voulu compenser le manque de substance du discours de son Premier ministre, focalisé sur Gaza et le Plan National de Développement (PND). Deux thématiques certes importantes, mais peu susceptibles de séduire les investisseurs américains en quête de partenariats concrets.


Alors que le monde s’oriente vers une économie fondée sur les minéraux stratégiques, les interventions des dirigeants africains à l’Assemblée générale de l’ONU révèlent des contrastes saisissants dans leur capacité à capter l’attention des puissances économiques. Le ministre tchadien des Finances de la junte militaire au pouvoir, en évoquant une exportation d’or de plus de 2 milliards de dollars vers les Émirats arabes unis, semble avoir voulu compenser le manque de substance du discours de son Premier ministre, focalisé sur Gaza et le Plan National de Développement (PND). Deux thématiques certes importantes, mais peu susceptibles de séduire les investisseurs américains en quête de partenariats concrets.
Dans un contexte où le président Donald Trump scrute les interventions pour identifier les opportunités commerciales, la junte militaire au pouvoir a manqué l’occasion de mettre en avant ses atouts miniers, préférant des discours génériques peu alignés avec les priorités géoéconomiques du moment. À l’inverse, le Soudan a su tirer parti de la tribune onusienne pour affirmer sa position stratégique. Le président du conseil d’administration de l’Autorité générale pour la recherche géologique, cheikh Mohammed Abdul Rahman, a déclaré que son pays regorge de ressources en or, cuivre, fer et métaux rares — essentiels à la transition énergétique et aux technologies de batteries modernes.
Cette déclaration, en référence implicite à l’appétit bien connu de Trump pour les ressources naturelles, illustre une diplomatie économique plus affûtée, capable de transformer une intervention politique en levier d’attractivité. Le contraste est frappant : là où le représentant de la junte militaire s’est contenté de chiffres bruts sans stratégie narrative. Bien que souvent critiquées par les Occidentaux pour leurs liens supposés avec les islamistes, les autorités soudanaises ont habilement réussi à concilier leurs richesses naturelles avec les grands enjeux mondiaux en mettant résolument l’accent sur leurs ressources minières. Ce positionnement stratégique constitue un clin d’œil à Donald Trump, connu pour son appétit avide envers les ressources minières à l’échelle internationale.
Dans un monde où les discours diplomatiques sont scrutés comme des pitchs économiques, les États africains ne peuvent plus se permettre de négliger la dimension commerciale de leur communication internationale. L’heure est à la diplomatie minérale, à la valorisation stratégique des ressources, et à la capacité de parler le langage des investisseurs.

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