Le Président soudanais reconnaît les charges retenues contre lui

Samedi 11 Mai 2019

"Il ne fait aucun doute que pendant les 30 années de mon pouvoir, il y a eu des zones sombres et il y a ceux qui ont profité et d' autres ont été lésées", a déclaré l'ancien Président soudanais aux enquêteurs de la justice qui l'ont interrogé.


Le Président déchu Omar al-Béchir a reconnu les charges retenues contre lui par le ministère public en vertu des articles 5,6 "de la Loi sur les changes et de l’article 35" de la Loi sur le blanchiment de capitaux. Deux jours après sa chute, une équipe dirigée par le  procureur de la sûreté de l’État et les forces armées ont perquisitionné la résidence du Président Omar al-Béchir, et mis la main sur une grandes quantité de devises étrangères et de monnaie locale s’élevait à plus de "6" millions d’euros, "351" millions de dollars et "5" milliards de livres soudanaises.

El-Béchir a néanmoins accepté sa responsabilité même si l'affaire de l'argent retrouvé impliquait d'autres personnes. El-Béchir a dit qu'il ne pouvait pas nier sa responsabilité dans la mauvaise gestion du pays parce qu'il était le chef d'État. "Il ne fait aucun doute que pendant les 30 années de mon pouvoir, il y a eu des zones sombres et il y a ceux qui ont profité et d' autres ont été lésées", a déclaré l'ancien Président soudanais aux enquêteurs de la justice qui l'ont interrogé. El-Béchir qui semble ne pas être remis de son état psychologique, a commenté son renversement et les conditions ayant conduit à cela. Il regrette qu'il n'a pas eu très tôt une bonne lecture de la situation et qu'il a minimisé l'ampleur de la rue mais il accuse son entourage et nommément son directeur des renseignement généraux Salah Gosh. ". Il a avoué que son entourage lui fournissait des  informations totalement erronées de nature à le rassurer.
Le procureur et les enquêteurs travaillent désormais sur d'autres pistes pouvant impliquer d'autres hauts dignitaires de l'ancien régime.
Dans le même ordre d’idées, le journal a indiqué que le ministère public avait accepté d’enquêter sur al-Bashir au sujet de son prétendu coup d’État contre le gouvernement en 1989.

El-Béchir qui est autorisé à recevoir quotidiennement les journaux de la place semble bien informé. Il se dit surpris par la circulation de certaines informations à son encontre comme l'utilisation de la force pour disperser les manifestations, le blanchiment d'argent et le détail sur son renversement (...) il dit avoir empêché l'utilisation de la force contre les manifestations et que les mêmes qui ont utilisé la force contre les manifestants deviennent aujourd'hui les héros de la nation. El-Béchir reconnaît néanmoins les effets négatifs de la longévité du pouvoir et regrette de n'avoir pas pris la bonne décision d'une transition à la jeunesse. Dans une autre déclaration rapportée, El-Béchir a reconnu que le coup d'état a eu lieu avec son consentement pour éviter au pays un sort dramatique et que ses "amis militaires" ont violé l'accord.

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