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Le rôle de la femme dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix

Mardi 12 Mars 2019

Pour impliquer davantage la femme, il appartient aux États, aux institutions et à la société civile, d’appliquer la résolution 1 325 du Conseil de sécurité des Nations unies qui lance un appel à l’inclusion de la femme dans la gestion des conflits.


La femme constitue le pilier central, voire même la colonne vertébrale de la stabilité sociale. Elle est aussi une victime principale des guerres et des conflits. Nombreuses sont de jeunes à servir de bombes humaines pour le compte des extrémismes : « l’exemple de la jeune fille Halima Adama (moins de 18 ans), une kamikaze du groupe de Boko Haram qui a perdu ses deux jambes en 2016 dans l’explosion des charges qu’elle portait. Elle a eu la chance de survivre. Prisonnière, elle a bénéficié des prothèses grâce à l’intervention d’une Ong. Elle reconnait amèrement qu’elle a été induite en erreur par son propre mari « je regrette cet acte et j’ai été induite en erreur par mon mari »[1]. Dans le même ordre d’idées, la femme n’est pas assez impliquée, ni écoutée dans la recherche de solution et son rôle est sous-évalué dans la prévention de l’extrémisme violent. 80% des réfugiés dans le monde sont des femmes. Mais, dans la résolution de conflits, la participation de la femme n’est pas à la hauteur de son statut de victime principale. « Quel que soit le conflit, l’implication de la femme dans la recherche de solution facilite la tâche »[2]. Pour impliquer davantage la femme, il appartient aux États, aux institutions et à la société civile, d’appliquer la résolution 1 325 du Conseil de sécurité des Nations unies qui lance un appel à l’inclusion de la femme dans la gestion des conflits. Celle-ci a été soulignée par le Programme d’action de la 4e Conférence mondiale des Nations unies sur les femmes. Dans les structures de gestion des conflits, la présence de la femme et le renforcement de son rôle peuvent apporter plus d’assurance à la plaignante, et faire baisser la tension et faciliter la conciliation. En France par exemple, « depuis maintenant une vingtaine d’années, de plus en plus de femmes tentent à intégrer le marché de l’emploi : 38,6% en 1968, 42,3% en 1975 et 46% en 1986. Il s’agit là d’une tendance de fond que certains jugent « irréversible ». Cela atteste aussi que le rôle de la femme dans les secteurs de prise de décision évolue. En ‘Europe’, « le taux de femme dans les secteurs de prise de décision a tendance à augmenter surtout avec « d’un côté, la transformation des structures familiales et la modification des mentalités ; de l’autre, la dynamique du système productif »[3]. L’implication de la femme dans la recherche de solution facilite la tâche, a insisté la député Suraya.
Privilégier la femme pour qu’elle puisse jouer un rôle dans les résolutions des conflits. A cet égard, le Président de l’Assemblée générale des Nations unies, a souligné « le rôle important que peuvent jouer les organisations de femmes ainsi que la nécessité d’inclure les mécanismes traditionnels ou autochtones de médiation dans les efforts déployés »[4]. L’inclusion de la femme dans la gestion des conflits étant devenue un principe démocratique incontournable.
Au Tchad, depuis juin 2013, les femmes sont impliquées dans les comités locaux de paix créés au nord et à l’est du pays et qui sont opérationnels.
 

Dr. Ahmat YACOUB Dabio
Président du CEDPE

 
[1] Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE), N’Djamena, Tchad, récit d’une mission de chercheurs du 29 mars au 5 avril 2018, au Lac-Tchad, ile de Gomiromdomou, Bol, Lac-Tchad.
[2] Suraya Moustapha Mahamat, députée tchadienne, entretien à la télévision tchadienne (ONRTV), lundi 3 avril 2017
[3] Ferréol Gilles, Cauche Philippe, Duprez Jean-Marie, Gadrey Nicole, Simon Michel (dir), Dictionnaire de sociologie coll. Cursus, éd. Arman Colin, Paris 1991, p. 101.
[4] Nations unies, Département de l’information, Service des informations et des accréditations, New York, Assemblée générale, 66e session, Débat thématique informel, op.cit.
 

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