Je pense qu’il est indispensable que les autorités engagent un contrôle rigoureux et systématique de l’ensemble des centres de formation du pays — qu’il s’agisse des Mabroukas, des écoles confessionnelles, ou de toute autre structure éducative, qu’elles soient musulmanes ou chrétiennes. Aucun établissement ne doit être considéré comme exempt d’examen ou de reddition de comptes.
Ce travail de vérification ne doit pas être limité à l’aspect administratif, mais porter également sur la conformité des programmes, les conditions de vie et d’encadrement, ainsi que sur le respect strict des droits humains. Trop souvent, certaines de ces structures fonctionnent dans une zone grise, sans supervision suffisante, ce qui ouvre la porte à des pratiques contraires à la dignité des apprenants et aux valeurs de la République.
Les autorités tchadiennes doivent fournir au ministère de l’Éducation les moyens nécessaires pour s’assurer que chaque centre fonctionne de manière transparente, forme les jeunes dans un environnement sûr et respecte les normes nationales et internationales de protection des enfants. Un pays qui néglige cette surveillance s’expose à de graves dérives, à la diffusion d’idéologies dangereuses et à l’essor de pratiques abusives sous prétexte d’éducation religieuse ou communautaire. Les autorités tchadiennes ont largement contribué à la dégradation du système éducatif du pays. Au Tchad, il n’est pas rare qu’une personne ignorante sans réelle compétence ouvre une école en prétendant éduquer les enfants.
Par Dr. Ahmat Yacoub Dabio
Président du Centre d'études pour le développement et
la prévention de l'extrémisme (CEDPE),
Président de Liberté Sans Frontière
yacoubahmat@aol.com