Réinsertion des désengagés, CEDPE_ONUDC, pour une élaboration d'une stratégie conjointe

Jeudi 17 Novembre 2022

Il faudrait créer un comité interministériel dans ce sens et associer la société civile à ce comité, qui pourra jouer le rôle d’observateur pour des suivis et évaluations, selon M. Agassiz Baroum.


Mercredi 16 novembre 2022, une réunion s’est tenue dans la capitale tchadienne, au siège du Centre d’Etudes pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE). Cette rencontre a réuni l’équipe du centre et une délégation composée d’un membre du bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, le consultant régional de l’ONUDC et un haut cadre du ministère de la justice, de l’administration pénitentiaire point focal de l’ONUDC au Tchad. Nommément, étaient présents à cette rencontre : Brendan Paul Carchidi, membre du bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme basé aux Etats-Unis, Amadou MOROU, consultant régional de l’ONUDC, par ailleurs expert en coopération judiciaire et prévention du terrorisme, Grégoire Baïdjé, point focal de l’ONUDC au Tchad, Agassiz Baroum, l'ancien assistant du président du CEDPE, Caroline Ndimendoude, coordonnatrice du CEDPE et Lamana Nadji Désiré, coordonnateur du Réseau des Organisations de la Société Civile du Bassin du Lac Tchad (ROSC).

M. Brendan Paul Carchidi a expliqué de long en large l’objet de leur visite, tout en félicitant le CEDPE pour le travail exceptionnel qu’il effectue sur le plan national ainsi que dans la sous-région. Pour lui, le centre est une référence en Afrique car ses échos sont entendus jusqu’aux Etats-Unis.

Grosso modo, cette visite intervient dans le cadre des consultations des différentes parties prenantes devant aboutir à l’élaboration et la mise en place d’une stratégie conjointe de stabilisation du bassin du Lac Tchad. Ce projet prend en compte essentiellement tous les pays du bassin du Lac Tchad (CBLT) fortement touchés par les exactions de la nébuleuse. Pratiquement, cette stratégie consiste à travailler sur les retournés (volontaires ou capturés) de Boko Haram et de l’Etat islamique de façon générale, de manière à assurer leur réhabilitation suivant une méthodologie scientifique et sans risque. Il s’agit du triage, de la poursuite (si nécessaire) et la réinsertion en définitive. Etant donné que chaque pays a ses particularités, cette stratégie régionale sera adaptée à chaque contexte. Celle du Tchad fera l’objet d’un atelier le vendredi 18 novembre 2022 au Radisson Blu.

Après avoir écouté M. Brendan Paul Carchidi, les participants à la réunion se sont livrés à des échanges ouverts et participatifs sans protocole et stéréotype. Il ressort de ces échanges, que pour le cas du Tchad, il manque :

✓ une coordination entre les différentes parties prenantes qui travaillent sur la question du terrorisme et des retournés, comme c’est le cas par exemple au Niger et au Nigéria où il existe une coopération judiciaire et policière ;
✓ un mécanisme de poursuite rassurant et bien établi ;
✓des cadres de triage formels.
A l’exception d’une commission qui vient d’être créée dans la région du Lac pilotée par le Gouverneur. Cette commission est composée de plusieurs corporations étatiques mais ne dispose pas d’un statut formel.

​Conclusion, il faudrait créer un comité interministériel dans ce sens. Pour M. Agassiz, il serait judicieux d’associer la société civile à ce comité, qui pourra jouer le rôle d’observateur pour des suivis et évaluations.
Ce fut également l'occasion pour les hôtes, de visiter la bibliothèque du centre. Ceux-ci ont apprécié la panoplie de riches documents que dispose le centre.

Il convient de rappeler que l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (en anglais  United Nations Office on Drugs and Crime) est un organe du Secrétariat des Nations unies  dont le siège est à l'Office des Nations unies  de Vienne en Autriche . Fondée en 1997, par la fusion du Programme des Nations unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) et du Centre pour la prévention internationale du crime des Nations unies (CPIC), l'organe fut initialement appelé Bureau du contrôle des drogues et de la prévention du crime et rebaptisé en octobre 2002.
Les objectifs et les domaines de travail de l'ONUDC ont été définis dans sa stratégie pour la période 2008-2011. Sa mission est d’assister les États-Membres  dans la réalisation de l’objectif de sécurité et de justice pour tous en rendant le monde plus sûr face à la criminalité , aux drogues  et au terrorisme .
L'ONUDC est notamment guidée dans son action par un ensemble d'instruments juridiques internationaux. Ainsi par exemple, la Convention de l'ONU contre la corruption , la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée , le cadre juridique international du contrôle des drogues (Convention unique sur les stupéfiants, Convention sur les substances psychotropes, Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes), et le cadre juridique international de la lutte contre le terrorisme.

​© Service Com.

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