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"Un groupe de chercheurs sera constitué pour produire un projet pratique de la réinsertion des désengagés" Ahmat Yacoub à Africa24

Mercredi 8 Décembre 2021

Nous affirmons que la conférence du 7 décembre, d’hier, est une première, car plusieurs organisations de la société civile du bassin du Lac Tchad étaient présentes. Elles se sont constituées en réseau pour pouvoir prendre la situation en main et accélérer la réinsertion des désengagés de Boko Haram. Pour la première fois, nous avons des partenaires importants et crédibles comme la Suède, l’Onu et le Pnud qui ont assisté à cette conférence d’échange qui a eu lieu hier au siège du CEDPE.


Le centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme a été depuis sa création en 2017 une sorte de laboratoire, un Tink thank où de chercheurs se penchent quotidiennement sur l’étude de deux aspects, à savoir la prévention de l’extrémisme violent et des conflits inter et intracommunautaires. Concernant le premier aspect, nous avons effectué plusieurs études et réalisé plusieurs recherches et enquêtes. La dernière enquête sur laquelle nous travaillons toujours a eu lieu fin 2019 où une mission de 54 personnes a séjourné dans le Lac Tchad. Cette mission a comptabilisé le nombre des désengagés de Boko Haram dans la province du Lac. Et elle a réussi à faire le profiling de 2542 parmi lesquels 54 % de femmes. J’ai moi-même remis en février 2021 à la ministre de la Femme, une base de données d’environ 16 000 pages comportant les fiches avec des photos et des empreintes digitales de 2542 désengagés. J’ai aussi remis à l’ancien ministre de la justice un projet relatif au statut juridique des désengagés et nous sommes restons sans réponse. Nous avons attiré l’attention des autorités compétentes et des partenaires que ces désassociés non réinsérés constituent une bombe à retardement. Malheureusement, cette alerte n’a non seulement été prise au sérieux mais on constate qu’on évite le vrai problème de la réinsertion et des sommes colossales sont malheureusement dépensées dans des études et des conférences improductives. Au jour d’aujourd’hui, nous estimons à plus de 7000 le nombre des désengagés vu la défaite de Boko Haram face au groupe islamique ISWAP qui est en train de renforcer sa présence militaire sur le terrain. Les forces armées nigérianes ont déclaré la reddition de 10 000 désassociés.

C’est pourquoi, nous affirmons que la conférence du 7 décembre, d’hier, est une première, car plusieurs organisations de la société civile du bassin du Lac Tchad étaient présentes. Elles se sont constituées en réseau pour pouvoir prendre la situation en main et accélérer la réinsertion des désengagés de Boko Haram. Pour la première fois, nous avons des partenaires importants et crédibles comme la Suède, l’Onu et le Pnud qui ont assisté à cette conférence d’échange qui a eu lieu hier au siège du CEDPE. Dans les prochains jours, un groupe de chercheurs sera constitué pour produire un projet pratique de la réinsertion des désengagés. L’objectif du réseau est d’œuvrer pour la réintégration et le développement dans l’espace du Bassin du Lac Tchad. A travers Africa24, je réitère mon appel à toutes les associations de la société civile de rejoindre le réseau que nous venons de constituer.