Bien sûr, il y a une injustice en ce qui concerne le recrutement des arabophones dans la fonction publique. En réalité, les arabophones étaient lésés depuis 1960, peu après l'indépendance et l'ouverture par Tombalbaye de la fonction publique aux arabophones. Et je pense aujourd'hui aux professeurs Ahmat Roufaye, Awjali, Ousmane Ali, Ibrahim Djabaye, Adam Barka, Mht Ali Marouf, Mahamat Yacoub, Abdoulaye Yassine, Souleyman Daoud, Ahmat Albour-i, Annour Bein, pour n'en citer que ceux-là. À cette époque, un arabophone, qu'il soit médecin ou ingénieur, n'a pas le droit d'occuper d'autres postes en dehors de l'enseignement entre le primaire et le collège. Il n'y avait qu'Abderamane Fox qui occupait le poste de directeur de la direction de la langue arabe à N'Djamena. Après l'avènement du Frolinat, les arabophones étaient entre deux feux. Koufar pour le Frolinat puisqu'ils sont fonctionnaires de l’état et suspects pour le régime de Tombalbaye. Il faut rappeler qu’un des huit points du statut du Frolinat exige l'officialisation de la langue arabe au Tchad. C'est pourquoi, les Oustaz qu'on marginalisait à cette époque (oudfas, mounsas, oukas...) font l'objet de surveillance, d'enquête et d'arrestations. Cette politique de marginalisation a été soutenue et encouragée par la France qui accuse cette élite d'être des "nassériens" et tous les étudiants arabophones qui viennent au Tchad en vacances sont suivis de près par le service de renseignement français dès le départ jusqu'à l’arrivée au Tchad ; L'histoire de Zakaria Nimir président des étudiants tchadiens en Egypte traqué dès son départ du Caire jusqu'à son entrée à Adré (archives diplomatiques françaises). Toujours selon les archives, la France a tout fait pour empêcher l'émergence des arabophones au Tchad et a saboté toute coopération tchado-soudanaise (l’histoire de l'installation par le Soudan d'une usine de textile au Tchad sabotée par la France) « la firme soudanaise, « The Textile Manufactory Company », dont le siège est à Khartoum. Elle s’est intéressée au marché du coton tchadien, sachant que le Tchad a produit en deux ans (1964 et 1965) un total de 206.000 tonnes de coton. La Firme a proposé aux autorités tchadiennes, la création d’une usine de fabrication textile à Fort-Lamy représentant un investissement de l’ordre de 100 millions CFA. Le Soudan est un pays arabo-musulman et pour la France l’introduction au Tchad des sociétés soudanaises constitue à long terme une menace pour la présence et la culture françaises. Ainsi, « The Textile Manufactory Company » a aussi été empêchée par la France, bien que la gamme de production envisagée par la société, à partir du coton local, porte sur : le coton hydrophile, les pagnes de 5 à 10 yards et les pagnes T.O.B., les tricots de corps et les serviettes de toilette [[1]]url:#_ftn1 »
Certes, après 1979, les arabophones ont commencé, en ordre dispersé, à se redéployer dans les organes de l'administration tchadienne. À mon avis, le jour où il y aura une justice au Tchad, les autorités vont présenter des excuses aux arabophones et réhabiliter leurs mémoires pour l'injustice subie.
Dans un pays normal, la diversité est une richesse et la justice doit être pour tous sans aucune distinction. Il donc préférable de défendre la justice sans être hors sujet, car ce sujet est trop sensible et n'a aucun rapport avec nord-sud, arabophones-francophones, musulmans-chrétiens.
Si Halata avait réellement pris connaissance de l'histoire des arabophones, il aurait présenté des excuses en larmes.
Dr. Ahmat Yacoub Dabio
Expert en gestion de conflits
Président du CEDPE
Certes, après 1979, les arabophones ont commencé, en ordre dispersé, à se redéployer dans les organes de l'administration tchadienne. À mon avis, le jour où il y aura une justice au Tchad, les autorités vont présenter des excuses aux arabophones et réhabiliter leurs mémoires pour l'injustice subie.
Dans un pays normal, la diversité est une richesse et la justice doit être pour tous sans aucune distinction. Il donc préférable de défendre la justice sans être hors sujet, car ce sujet est trop sensible et n'a aucun rapport avec nord-sud, arabophones-francophones, musulmans-chrétiens.
Si Halata avait réellement pris connaissance de l'histoire des arabophones, il aurait présenté des excuses en larmes.
Dr. Ahmat Yacoub Dabio
Expert en gestion de conflits
Président du CEDPE
[[1]]url:#_ftnref1 (France- Tchad un partenariat inégalé, extrait des archives diplomatiques). Ahmat YACOUB
Doctorat en Sociologie, Président du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme – CEDPE.
Doctorat en Sociologie, Président du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme – CEDPE.