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Inauguration du CEDPE en janvier 2018 (vidéo)

Samedi 29 Août 2020

Le 30 janvier 2018, le Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme a été inauguré à N’Djamena au Tchad.


Présentation du CEDPE
Le CEDPE a été créé en octobre 2017 et a eu son autorisation de fonctionnement en janvier 2018. La cérémonie de son lancement officielle a eu lieu le 30 janvier 2018.
En trois années de fonctionnement, le CEDPE a enregistré  d’importantes activités : Les rencontres avec les partenaires, les audiences avec les représentations diplomatiques et ambassades au Tchad, le montage et la présentation des projets aux partenaires, la participation aux rencontres nationales et internationales sur les questions liées à l’extrémisme violent, au terrorisme et la radicalisation, les interviews et reportages accordés aux organes de presses nationales et internationales, de missions d’enquête, d’entretien avec les retournés de Boko Haram dans la province du Lac, sur les droits de l’homme, le renforcement des capacités des élèves en classes de terminales, la recherche de bourses d’études aux bacheliers, la publication d’un bulletin d’informations et d’une revue scientifique trimestrielle, la tenue en octobre 2018 de l’atelier sur la typologie des acteurs de Boko Haram dans la province du Lac-Tchad, l’organisation des journées d’échanges avec les lycées (plus de 270 lycéens), l'organisation de la première édition de la Journée des Lycéens en 2019, l’étude statistique effectuée sur les désengagés de Boko Haram, le projet de profiling des 2200 désengagés de Boko Haram, l’élaboration d’un méga projet d’insertion socioprofessionnelles des désengagés,  la publication de cinq ouvrages.
Le CEDPE regorge toutes les capacités requises à travers ses expériences à conduire les projets de prévention de l’extrémisme violent et la radicalisation.

Discours de son Excellence Ministre de l’enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation
 
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
 
Permettez-moi d’exprimer mes remerciements à ceux qui ont pris l’initiative de donner corps à ce centre d’études. Une telle initiative innovante est très importante pour notre politique d’émergence. Je relève deux aspects importants dans les objectifs du Centre: Les Études et la Recherche qui constituent le pilier essentiel de tout développement ; puis la prévention de l’extrémisme qui constitue une arme efficace à l’éradication du terrorisme. Les deux aspects traduisent aussi le souci de son Excellence le Président de la République qui n’a pas lésiné sur les moyens pour encourager le développement du pays en matière du Savoir et l’éradication du terrorisme par tous les moyens.
Chers fondateurs du Centre,
Votre démarche est salutaire. Elle est aussi un signal fort et un encouragement à tous ceux qui hésitent à prendre des initiatives. J’encourage tous les tchadiens à oser car toute initiative de ces genres contribue aux efforts du Gouvernement visant le développement du savoir d’une part et de la prévention de l’extrémisme d’autre part. Pour répondre à toutes vos attentes, nous espérons que vos activités seront d’une grande valeur à un double titre, dans la perspective du développement du savoir, mais aussi dans la perspective de la lutte contre l’extrémisme violent. Quant à nous, au niveau du Ministère de l’enseignement supérieur, comme milieu de la Recherche et du savoir, nos portes restent toujours ouvertes à toutes les initiatives intellectuelles. En un mot, nous restons à votre écoute.
 
Mesdames et Messieurs,
En vous renouvelant mes remerciements pour cette initiative exceptionnelle, je souhaite plein succès à vos activités, je déclare ouvert le Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme.
 
Je vous remercie.

Discours d’ouverture du centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (le CEDPE) Présenté par son Président fondateur (Ahmat M. Yacoub) Mardi 30 janvier 2018 à 10H15
 
Monsieur le Représentant du Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation,
Monsieur le Secrétaire général de la Médiature de la République,
Mme la Représentante du Ministre de la Femme,
Mme le Maire du 8ème arrondissement,
Son Excellence M. l’Ambassadeur des Emirats Arabes Unis,
Mr. Le Représentant de l’Ambassade du Royaume du Maroc,
Mr. Le Représentant de l’Ambassade des Etats unis d’Amérique,
Mr. Le représentant de l’Union Européenne,
Messieurs les représentants du corps diplomatique,
Mr. Le Représentant de l’ambassade du Niger,
Mr. Le représentant des forces mixtes,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
 
Le centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (le CEDPE)  dont j’ai l’honneur de procéder à l’ouverture aujourd’hui et à laquelle vous avez bien voulu participer est l’aboutissement d’un processus de consultation et de concertation avec des amis. 
L’initiative est partie d’une idée simple en se basant sur l’historiographie du Tchad surtout la période allant de 1965 à 2010, période trouble marquée par la violence pendant laquelle nous avons payé un lourd tribut. Il n’y a pas une seule personne qui n’a pas à cette époque perdu un membre de sa famille, un parent, un ami ou un proche. Et aussi en suivant de près ce qui se passe à nos frontières et au-delà. C’est à partir de ce constat que notre initiative est partie. 
Pour nous, il n’existe pas une violence légale ou légitime. La violence n’a pas de couleur mais elle change des terminologies à chaque fois que les acteurs veulent l’adapter à une situation donnée. En réalité, c’est de l’extrémisme, qu’il soit violent, doux, stupide ou intelligent. 
Mesdames, Messieurs,
L’extrémisme, ce phénomène mondial qui n’a ni couleur ni frontière, nous devons tous faire en sorte qu’il soit éradiqué. Et c’est l’occasion aussi de le souligner que l’extrémisme n’a pas de religion puisque aucune religion au Monde ne tolère la barbarie. Et c’est pourquoi, évitons l’amalgame et la confusion et soyons unis pour faire face à tout genre d’extrémisme. Au cours de l’année 2014, 69 pays ont été touchés par le terrorisme et le nombre de personnes tuées s’élève à 32 685, et les civils représentent 80% des victimes, selon l’Institut pour l’économie et la paix. La moitié de morts sont imputés à l’organisation Etat Islamique (DAECH) alors que 80% des actes recensés en Occident sont le fait d’extrémistes de droite, de nationalistes ou d’activistes antisystème. Depuis plusieurs années, les chercheurs s’emploient à comprendre les causes et les mécanismes de l’extrémisme. Nous estimons que le CEDPE que vous inaugurez aujourd’hui servira à mener des actions pratiques pour approfondir les études de compréhension et de prévention sur l’extrémisme violent puis contribuer aux mécanismes de son éradication.
Il y a certes des nombreuses énigmes à déchiffrer, des questions auxquelles nous devons chercher des réponses : on se demande comment le courant extrémiste réussit-il à s’introduire dans l’espace de la jeunesse, à se répandre jusqu’à l’affecter voire hypnotiser une partie d’entre elle ? 
En d’autres termes, qu’est-ce qui pousse une partie de la jeunesse à opérer un « processus de bifurcation » brusque pour rejoindre les camps du fondamentalisme et se métamorphoser en extrémistes ? Les raisons sont-elles politiques, économiques, idéologiques, sociales, culturelles ? « S’agit-il (…) d’un ensemble complexe d’événements marquants, mal traités ou non résolus pendant l’enfance ? » Sont-elles en rapport avec l’éducation, la scolarité, la pauvreté… ? Que cachent ces identités complexes à facettes mystérieuses ? 
Cette haine d’écraser l’autre ne serait-elle pas le résultat d’une injustice que le bourreau aurait lui-même subi au cours de son parcours social ? Toutefois, « plus le monde moderne se complexifie, et fait peur, plus la tentation de se réfugier dans de telle solutions peut être forte », selon l’ex-juge antiterroriste Marc Trévidic. « on ne devient pas un bourreau (…) un beau matin au réveil[[1]]url:#_ftn1 », comme le dit l’historien Didier Epelbaum.
Autant de questions auxquelles peut répondre le centre qui doit s’intéresser « aux contraintes que les individus subissent et aux événements qu’ils traversent pendant leur enfance et leur adolescence », et dont les résultats peuvent servir à une stratégie de prévention précoce qui doit concerner tout d’abord la jeunesse.
Nous sommes certains que notre projet est une goutte d’eau qui ne remplit pas le vase et sans les gouttes d’eau le vase ne sera pas non plus rempli. Alors, il n’est pas question de rester les bras croisés si nous avons la possibilité d’agir. Nous agissons et vous invitons d’agir ensemble pour prévenir l’extrémisme. La conception que nous défendons consiste à entreprendre des démarches visant à jouer un rôle dans la déradicalisation des extrémistes et à prévenir l’extrémisme. Tout cela n’est possible que dans un cadre d’études et des recherches scientifiques car il s’agit d’apporter des résultats concrets à court, à moyen et à long termes. C’est pourquoi, nous avons lancé ce projet avec un contenu de trois grands volets : 
  • La déradicalisation des repentis et surtout la prévention de l’extrémisme dans les milieux de la jeunesse en commençant par les enfants de bas âges. 
  • Mettre à la disposition des chercheurs une sorte de laboratoire au sein du centre pour effectuer des études et des recherches dans tous les domaines et surtout dans la prévention de l’extrémisme. J’insiste là-dessus : les études et les recherches sont dans tous les domaines et nous invitons les chercheurs à saisir cette opportunité. Par études, le centre entend proposer des formations de renforcement de capacité dans diverses disciplines. La formation de la femme et des jeunes constitue une des priorités du CEDPE. 
  • Le troisième volet consiste à mettre à la disposition du centre des organes de communication comme une revue scientifique, une radio, et une télévision. Je vous annonce que le nom de la télévision choisie est Sahel7 et comme vous l’avez visionné dans le générique, elle sera opérationnelle dans peu de temps.    
Je me réjouis enfin de ce projet, un cas exemplaire initié grâce à des idées et des moyens modestes propres et personnels. Un projet ayant réuni des Hommes avec le même souci, celui d’apporter quelque chose de nouveau sur la scène du Savoir et de la prévention en se basant sur les expériences et les compétences, en impliquant des partenaires ayant les mêmes objectifs. Et c’est pourquoi, nous avons fait appel à des grands chercheurs tchadiens dont deux vont prendre la parole maintenant. 
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs, 
 
Je tiens à remercier ici tous ceux qui ont participé à cette cérémonie d’ouverture et n’ont compté ni leur temps ni leur énergie pour sa réussite, en particulier le Représentant du ministre de l’enseignement supérieur, mais aussi vous tous qui avez apporté votre participation à cet événement. Je vous demande de vous rejoindre à nous.
Je vous remercie.
 

[[1]]url:#_ftnref1 Didier Epelbaum, entretien in « ça m’intéresse », page 24 rubrique Culture, Mars 2016 N° 421, 132 pages, édition PM Prima Media.