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Journée d'échanges au CEDPE avec le complexe de formation sanitaire "La Merveille"

Vendredi 5 Mars 2021

"L'extrémisme qui prend de l'ampleur dans l'espace du G5 Sahel dont le Tchad en fait partie nous interpelle tous et il nous appartient de renforcer les outils de prévention en impliquant la jeunesse"


Le centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme, le CEDPE, a acceuilli ce matin dans ses locaux au quartier de N'djari, à N'djamena, les étudiants du complexe de formation sanitaire "La Merveille". Installé au quartier de N'djari, ce complexe forme des étudiant(es) dans le domaine de la santé pour sortir après trois années avec un diplôme ATS (Agent technique de santé), IDE (Infirmier diplômé d'Etat), SFDE (sage femme diplômée d'Etat), ATS/A (Agent technique de santé accoucheuse). L'objectif de cette rencontre est tout d'abord de présenter les objectifs du CEDPE puis échanger avec les jeunes sur la prévention de l'extrémisme. Il s'agit d'outiller la jeunesse face à l'idéologie extrémiste qui tente de manipuler les esprits naïfs. "L'extrémisme qui prend de l'ampleur dans l'espace du G5 Sahel dont le Tchad en fait partie nous interpelle tous et il nous appartient de renforcer les outils de prévention en impliquant la jeunesse", a déclaré un responsable du CEDPE. L'encadrement de cette journée d'échanges avec les 105 étudiants du complexe de la formation sanitaire a été assuré par Ahmat Defallah, Malick Niasse, Agassiz Baroum, Melle Davy Nembaye et le coordinateur OUBADJIMDEHBA Desiré, tous chercheurs au CEDPE. Les chercheurs ont axé les échanges sur le rôle des agents de santé dans la lutte contre l'extrémisme et ils ont saisi l'occasion pour informer les futurs agents de la situation sanitaire de désengagés de Boko Haram dont 33,45% souffrent de maladies généralement des cas de paludisme.

Coordonnées du complexe de formation sanitaire "La Merveille": quartier N'djari tél: 66643031 - 62590030 - 66769530


1.Classification par État de santé des 4122 désengagés de Boko Haram 

33,45% des désengagés affirment souffrir d’une maladie (851 personnes). Ce sont généralement des cas de paludisme. L’un des désengagés évoque une fracture à la jambe.
 
 
   
66,54% des désengagés affirment être en bon état de santé (1693 personnes).
Parmi les désengagés qui souffrent d’une maladie quelconque, 545 personnes n’ont aucun bien (ni en bétail, ni en terre agricole, ni une maison). Aucun d’entre eux n’est endetté.
  • 321 désengagés de la catégorie d’âge des 18/30 ans ont des problèmes de santé.
  • 271 désengagés malades ont entre 31 et 40 ans.
  • 250 désengagés malades ont entre 40 et plus de 60 ans.
Si plus de 65% des désengagés ont un bon état de santé, près de 35% d’entre eux (la proportion restante) ont des problèmes de santé principalement liés au paludisme. Le plus alarmant est que les jeunes de 18 à 30 ans sont les plus touchés par la souffrance d’une maladie (321 désengagés).
En plus d’une assistance matérielle telle que développée ci-dessus, les désengagés ont besoin d’une assistance sanitaire. Ils doivent mieux bénéficier des politiques de prévention sanitaire et de soins liées à certaines maladies récurrentes tel que le paludisme. Il est nécessaire de mettre en place une série de consultations et assistance psychiques et psychologiques en raison de la violence des faits que chacun d’entre eux a subi même s’il a pu être actif au sein de Boko Haram. Ces consultations doivent viser tous les désengagés et prioritairement les femmes et aussi les jeunes âgés de 18 à 30 ans.
La réintégration des désengagés nécessite au préalable un accompagnement progressif et continu de psychologues et/ou psychiatres afin d’améliorer leur état mental et psychique après avoir subi les pires atrocités commises contre l’humain. Le contact relationnel et social progressif avec le reste de la société doit prendre en compte ce paramètre d’assistance.