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Niger: Conférence internationale sur la stabilisation dans les zones de conflit et le terrorisme insurrectionnel dans le Sahel central et le bassin du lac Tchad.

Vendredi 26 Mars 2021

Conférence internationale sur la stabilisation dans les zones de conflit et le terrorisme insurrectionnel dans le Sahel central et le bassin du lac Tchad.


Conférence internationale sur la stabilisation dans les zones de conflit et le terrorisme insurrectionnel dans le Sahel central et le bassin du lac Tchad Niamey, Niger, les 24 et 25 Mars 2021 Note conceptuelle I. Contexte Les États du Sahel Central – Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad – sont confrontés à une crise multidimensionnelle dont les causes sont à la fois structurelles (pauvreté, défis liés à la dégradation de l’environnement) et conjoncturelles ou géopolitiques (crise Algérienne des années ’90, guerre de Libye, rébellion au Mali, activités de groupes terroristes islamistes). Pour faire face à cette crise, le Gouvernement du Niger souhaite engager une réflexion stratégique à la mesure de la complexité de la situation. Cette réflexion devrait déboucher sur des propositions de politiques nationales et régionales permettant de renforcer, de manière intégrée, la capacité des Etats à répondre aux besoins essentiels des populations, à travers des programmes de stabilisation articulés à une réponse militaire et sécuritaire adaptée à la nature asymétrique de la menace terroriste. Le Gouvernement du Niger a ainsi chargé la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP) d'organiser une « Conférence internationale sur la stabilisation dans les zones de conflit et le terrorisme insurrectionnel dans le Sahel central et le bassin du lac Tchad ». La Conférence aura lieu les 24 et 25 Mars 2021 à Niamey. Elle est placée sous le haut patronage de S. E. Monsieur Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat du Niger. La Conférence est organisée avec l’appui technique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le soutien conceptuel de l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS). Les groupes armés terroristes (GAT) présents dans le Sahel Central et le bassin du lac Tchad disputent aux Etats le contrôle de régions entières, particulièrement en zones rurales. S’il arrive que les GAT organisent des attentats dans les capitales et principaux centres urbains, ils semblent surtout chercher à développer une stratégie d’ancrage au sein des populations, dont ils s’efforcent d’obtenir l’allégeance. Ces groupes recrutent des intermédiaires pour l’extorsion et le prélèvement de fonds et instrumentalisent les conflits locaux pour se poser en protecteur de certaines franges de la population. Ils utilisent également la violence et la menace pour imposer leur diktat aux communautés et contrôler certaines activités licites et illicites pour acquérir des moyens opérationnels et de subsistance, et générer ainsi les ressources financières nécessaires à leur résilience. Enfin, ils pratiquent une justice expéditive mais efficace, et se posent en contre-exemple de la mauvaise gouvernance et des lenteurs des administrations étatiques. Depuis 2017, les GAT ont acquis de moyens militaires considérables et semblent avoir bénéficier d’un renfort de combattants arrivés du Moyen-Orient. Ils n’hésitent pas à s’attaquer aux installations militaires et ciblent les forces de défense et de sécurité en déplacement. Ils s’en prennent aux représentants de l’administration et aux symboles de l’Etat, et ont provoqué la fermeture de nombreux établissements scolaires. Les attaques de ces groupes engendrent un nombre croissant de victimes dans les espaces frontaliers des États sahéliens. Ils ont ainsi provoqué des déplacements massifs de population, aggravé l'insécurité alimentaire et réduit la capacité des États à réagir efficacement. Pour faire face de manière coordonnée à l’activité des groupes armés terroristes, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ont créé en 2014 le Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel) et mis en place en 2017 une coalition militaire : la Force conjointe G5 du Sahel. Les deux États du Sahel riverains du lac Tchad, le Niger et le Tchad, ont également créé, avec le Cameroun et le Nigeria, un commandement unifié au sein de la Force multinationale mixte, dans le cadre de la Commission du bassin du Lac Tchad (CBLT) en 2015. Malgré l'action de ces forces dans le Sahel central et le bassin du lac Tchad, et les efforts des armées nationales et de leurs alliés et partenaires internationaux, on constate à la fois une recrudescence des actes de violence, une extension géographique de la menace, et une complexification des attaques. II. Justification de la conférence Les réponses aux conflits et au terrorisme insurrectionnel apportées par les États et leurs partenaires régionaux se sont jusqu’à présent heurtées aux grandes capacités d’adaptation des groupes terroristes. La nature asymétrique des conflits opposant des unités irrégulières de combat, qui utilisent des tactiques non-conventionnelles, à des armées régulières, aggrave souvent la vulnérabilité des populations et accentue leur besoin de protection. Soupçonnées de collusion avec des groupes terroristes d’un côté et accusées de coopérer avec les armées régulières de l’autre, les populations locales se retrouvent prises en étau et deviennent un enjeu important dans cette guerre. Les Etats du Sahel ont proposé aux partenaires de l’Alliance Sahel un « Programme Prioritaire de Développement d’Urgence (PDU) du G5 Sahel ». D’autres partenaires sont engagés dans des programmes de stabilisation, notamment dans le bassin du lac Tchad et la région des trois frontières. Pour être efficaces, ces programmes doivent être pilotés par les administrations publiques ; cela contribuerait à rétablir la crédibilité et la légitimité des Etats auprès des populations des zones en conflits. En effet, les programmes de stabilisation doivent être conçus pour soutenir les efforts des États pour l'amélioration des conditions de vie de la population à travers le rétablissement de l’administration, de la justice et de la sécurité, qui tous trois contribuent aussi bien à l’autorité de l’État qu’à l’expression de son utilité et de sa légitimité aux yeux des populations. L’Etat, à travers les activités de stabilisation, viendra ainsi prendre la relève de l’action humanitaire conduite par les organisations et agences humanitaires internationale avec pour objectif de préparer les interventions de développement qui contribueront à garantir durablement le retour à la stabilité et à la paix. En cela, les programmes de stabilisation et de développement ont vocation à intégrer une combinaison d'approches de reconstruction et de consolidation de la paix pensées sur le long terme, à la faveur d’un ancrage institutionnel durable. Sans ignorer les spécificités contextuelles du Sahel et du bassin du lac Tchad, les leçons tirées des conflits et des processus de stabilisation menés dans d’autres régions du monde doivent nourrir l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de stabilisation et de lutte contre le terrorisme insurrectionnel au Sahel. A cet effet, il est nécessaire de réfléchir à la meilleure manière de créer des synergies entre les indispensables interventions militaires pour combattre les terroristes, le déploiement des forces de sécurité intérieures, et le retour de l’administration dans le cadre d’un processus de stabilisation. Il s’agira en définitive d’envisager des solutions concrètes pour la convergence des efforts militaires, économiques et politiques sous la responsabilité des gouvernements du Sahel et du bassin du lac Tchad, en vue de ramener et garantir durablement la paix dans ces deux régions. Une compréhension fine des dynamiques conflictuelles multidimensionnelles en cours dans le Sahel central et le bassin du lac Tchad constitue le point de départ nécessaire pour examiner et renforcer la pertinence des efforts de stabilisation, en s’inspirant des leçons tirées d'autres contextes. III. Objectifs de la conférence L’objectif général de la Conférence est d’examiner et de mettre en évidence les liens qui doivent exister entre d’un côté les programmes de stabilisation, et de l’autre les opérations militaires de lutte contre le terrorisme insurrectionnel couplées aux actions de sécurisation des populations conduites par les forces de sécurité intérieure. Le défi consiste à rassembler les acteurs des programmes de stabilisation et ceux qui conduisent les opérations militaires sur le terrain, afin de parvenir à une meilleure compréhension mutuelle des objectifs, priorités et attentes de chacun. Les programmes de stabilisation incluent une dimension importante de rétablissement de l’autorité de l’État, laquelle est tributaire de l’amélioration du contrôle du terrain par les forces armées et les forces de sécurité intérieures. De même, l’action des forces armées est grandement facilitée par l’amélioration des conditions de vie des populations induite par la reprise des activités socio-économiques sous l’impulsion de l’État. La conférence débutera par une session d’ouverture officielle. À l’issue de cette session, deux panels dresseront l’état des lieux des enjeux et défis liés à la stabilisation et à la lutte contre le terrorisme insurrectionnel. Chaque panel s’ouvrira par une conférence introductive délivrée par un spécialiste, et qui sera suivie par la réaction de répondants. Les intervenants de chaque panel présenteront le point de vue des parties prenantes sur les enjeux et défis, ainsi que les leçons tirées des initiatives passées et actuelles. IV. Résultats attendus Les résultats attendus de la conférence sont : La création d’un espace de partage d’analyses et d’expériences entre les participants sur les questions de stabilisation et de lutte contre le terrorisme insurrectionnel ; Une meilleure compréhension des perspectives, enjeux et défis tels que perçus par les acteurs de la stabilisation et de la lutte contre le terrorisme insurrectionnel ; et L’identification des meilleures pratiques et des recommandations à soumettre à l’attention des gouvernements du Burkina, du Mali, du Niger et du Tchad. V. Participation Une soixantaine de personnalités et d’experts de la stabilisation en zone de conflits et de la lutte contre le terrorisme insurrectionnel prendront part à la Conférence. Des représentants des États et des communautés locales du Sahel, des organisations de la société civile, organisations non-gouvernementales et agences des Nations Unies, ainsi que des partenaires techniques et financiers internationaux y seront présents. Eu égard à la diversité des thèmes abordés, la participation d’acteurs aux profils variés permettra de susciter des échanges fructueux sur la stabilisation, en prenant en compte l’expérience d'autres contextes. VI. Langues La Conférence se déroulera en français et en anglais et fera l’objet d’une interprétation simultanée. VII. Date et lieu