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Résolution 1325 (2000), Les femmes, la paix et la sécurité : Quel bilan ?

Jeudi 26 Octobre 2023

Il faut rappeler que les femmes à travers le monde ont activement mené des actions allant dans le domaine de la recherche de la paix, du maintien de la paix, de la cohésion pacifique, de la lutte contre la pauvreté et le développement. Le rapport « notre avenir à tous » de l’ONU de 1987, qui est dénommé " rapport Brundtland " en l’honneur de la présidente de la Commission du rapport (Gro Harlem Brundtland ancienne Premier Ministre de la Norvège). C’est ce rapport qui a jeté les bases d’une gestion participative de tous les sujets qui touchent la société et a dit « l’existence de systèmes politiques garantissant la participation populaire à la prise de décisions…».

La résolution 1325 de 2000 a réaffirmé le rôle majeur que les femmes peuvent jouer dans la consolidation et maintien de la paix. La résolution souligne : « qu’il importe qu’elles participent sur un pied d’égalité à tous les efforts visant à maintenir la paix et la sécurité…». Sur le terrain, la participation des femmes s’opère sur plusieurs fronts ( politique, économique et sociale ). De Nkosazana Dlamini Zuma à Ellen Johnson Sirleaf et aujourd’hui Amina J. Mahammed Vice Secrétaire Général de l’ONU qui ont contribué à la pacification de leurs pays et elles inspirent leurs consœurs à suivre leur trace, voire les dépasser dans le domaine de la prévention et du maintien de la paix.

Cependant, la participation des femmes dans le domaine de maintien de la paix, notamment, dans les opérations de peace building et peacekeeping à travers le monde n’est pas à la hauteur des aspirations énoncées dans la résolution 1325. Cela peut s’expliquer par le fait que les femmes, particulièrement en Afrique ne s’investissent pas dans la politique à cause des préjugés, de l’adversité qui existe entre pouvoir/opposition. Tous ces facteurs réduisent drastiquement les capacités des femmes à s’impliquer davantage en matière de paix et de sécurité. Tout simplement, le milieu politique est resté longtemps la chasse gardée des " hommes ".

Mais du point de vue socio-économique, la participation des femmes est significative, parce que les femmes étant elles-mêmes les premières victimes des atrocités en cas de conflits. Elles s’organisent par le biais des différentes corporations pour venir en aide aux personnes affligées par les conflits avec l’aide alimentaire, les campagnes de sensibilisation, la promotion du vivre ensemble etc.

En somme, pour assurer une participation effective des femmes dans le processus de la recherche et du maintien de la paix, il faut des programmes et projets pour renforcer les capacités de celles qui y sont déjà engagées et former les potentielles actrices de la paix, assainir le milieu politique afin de permettre l’implication de ces dernières dans la sphère de prise de décision.

ABDELSALAM YOUNOUS MOUTAH Politologue et consultant au CEDPE.