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Boko Haram aurait détruit un Alphajet de la NAF

Jeudi 8 Avril 2021

A défaut d'une grande offensive militaire des pays du BLT, Boko Haram améliore son arsenal militaire


Perte de l'équipage Le 31 mars 2021, un Alpha Jet de la NAF (Nigerian Air Force) s’est écrasé vers 17 heures dans l'État du Borno (nord-est du Nigeria) lors d’une mission CAS (Close Air Support) contre le groupe terroriste Boko Haram. Cet Alpha Jet (NAF475) était piloté par les lieutenants John Abolarinwa et Ebiakpo Chapele. Dès la perte du contact radar, un dispositif de secours CSAR (Combat § Search and Rescue) a été mis en œuvre, mais malgré l’importance des moyens, ni les pilotes ni l'appareil n'ont pu être localisés. En effet, la NAF a indiqué que la présence du groupe Boko Haram dans les environs du crash rendait difficile l’exfiltration des pilotes et la récupération de l’épave. Aucune information sur l’état des pilotes et leurs possibles captures n’a été rendue publique jusqu'à ce jour. Propagande  Le 2 avril, Boko Haram a dévoilé une vidéo affirmant d’une part avoir abattu l’appareil en plein vol et d’autre part détenir la carcasse de l’Alpha Jet. Selon le porte-parole de l’organisation djihadiste, il aurait été abattu à l’aide d’armes légères et de MANPADS (MaN-Portable Air-Defense System). La vidéo de l’Alpha Jet explosant en plein vol a toutefois été démentie par la NAF, celle-ci étant en réalité un montage à partir de l’explosion d’un hélicoptère syrien filmé en 2012. Abuja explique pour sa part ne pas connaître les raisons de ce crash, tout en réfutant l’hypothèse selon laquelle Boko Haram l’aurait abattu. Néanmoins, la véracité des vidéos de Boko Haram montrant les restes de l’Alpha Jet 475 a été confirmée par des sources de l’état-major. Plus d’une semaine après les faits, l’armée n’a remis la main ni sur les restes de l’Alpha Jet ni sur ses pilotes. Dès lors, il semblerait que les pilotes soient décédés lors du crash, n’ayant pas eu le temps de s’éjecter. La menace MANPADS  Si la thèse du tir direct d'un missile peut aujourd’hui être remise en cause, il convient néanmoins de rappeler la dangereuse menace que font peser MANPADS dans la région du Borno, à cheval entre le Nigeria, le Tchad et le Niger. Leur nombre sur place est estimé à 800 par les services de renseignements. Les modèles les plus courants sont le SA-7 « Grail » et le SA-24 « Grinch » ainsi que quelques « Blowpipe » de conception britannique. Ces modèles sont presque tous issus des stocks de l’ancienne armée de Mouammar Kadhafi. Aprés sa chute en 2011, 20 000 MANPADS étaient enregistrés, en 2013, seuls 5000 étaient considérés comme sécurisés par le département d'État américain. En effet, une partie non négligeable de ces stocks ont fui avec les ex-tribus favorables à Kadhafi. Premièrement dans les mains des groupes Touaregs liés à Al-Qaïda, ils ont par la suite été donnés et échangés à la faveur d’alliances et de marchés noirs pour se retrouver finalement dans les mains de Boko-Haram affilié à l'Etat Islamique dans le Grand Sahara. Si cette information était vérifiée, il s'agirait alors d'une véritable rupture dans la région puisque les services occidentaux considéraient que les Touaregs n'avaient jamais voulu céder de MANPADS à Boko Haram. Si l'état de ceux-ci laisse parfois à désirer (obsolescence de l’électronique, conservations incertaines, manque de formation), ils constituent néanmoins un danger immédiat pour les appareils militaires opérant dans la zone mais aussi pour les appareils civils lors des phases d’atterrissages et de décollages. Abuja envisagerait de se doter de deux escadrons d'appareils de contre-guérilla M-346 réalisés par Leonardo.