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Ensemble contre les conflits et pour la paix

L’Union européenne impliquée dans l'armement des FSR (journal italien Il Foglio )

Jeudi 28 Août 2025

Sur la base d’images satellitaires, de certificats et de documents officiels, une enquête révèle, comment l’Union européenne a permis à un navire chargé de munitions et de véhicules militaires venant des Émirats arabes unis de passer en Libye et de là au Soudan, ignorant l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies.


A en croire le journal italien Il Foglio , début juillet, les services de renseignement américains ont alerté la mission navale de l’Union européenne « IRINI » concernant le navire « Aya 1 », qui a quitté le port de Jebel Ali dans les Émirats, se dirigeant selon ses documents officiels vers les Pays-Bas, alors qu’en réalité, il transportait une cargaison d’armes et de véhicules militaires se dirigeant vers Benghazi et de là vers le Soudan. Bien qu’une inspection ait été menée près de la Crète et ait confirmé ces soupçons, la mission navale de l’union européenne lui a permis de poursuivre son voyage, révélant de sérieuses failles dans le mécanisme de mise en œuvre de l’interdiction.
Pendant l’immobilisation du navire dans le port grec d’Astakos, des négociations intenses ont eu lieu entre Athènes, Dubaï, Bruxelles et Tripoli. Le journal a expliqué que cette question était sensible pour la Grèce en raison de ses divergences avec Khalifa Haftar sur l’immigration et les frontières maritimes. Finalement, Athènes est parvenue à une solution basée sur le passage de l’expédition par le gouvernement internationalement reconnu de Tripoli pour éviter un affrontement direct avec Haftar, donnant aux EAU une couverture politique pour poursuivre le processus de livraison.
L’enquête a également montré qu’une partie de la cargaison a été déchargée à Misrata pour les milices fidèles au gouvernement de Tripoli, tandis que le reste a été expédié vers l’est à Benghazi et Tobrouk et de là au Soudan. Des images satellitaires et des vidéos circulant sur l’Internet ont confirmé que ces véhicules avaient déjà atteint les Forces de Soutien Rapide (Janjaweed) dirigée par le général Hemedti, où ils ont ensuite été utilisés dans des attaques qui ont fait des milliers de victimes civiles, y compris le massacre du camp de Zamzam, qui a coûté la vie à environ 1 500 personnes déplacées.
Enfin, l’enquête révèle que derrière cette opération se trouvait un homme d’affaires libyen influent nommé Ahmed Jadala, qui possède un réseau d’entreprises entre les EAU et la Libye et a des liens directs avec la famille Haftar. Malgré son démenti public de tout lien avec la contrebande d’armes ou de diesel, des documents et des lettres obtenus par le journal
Il Foglio révèlent comment la mission « Irene » elle-même lui a envoyé un message de remerciement pour « sa coopération », alors qu’en réalité son navire a violé les instructions européennes et transporté sa cargaison vers diverses destinations. L’enquête se termine en indiquant que le Comité d’experts des Nations Unies s’apprête à soumettre un rapport officiel sur cette question, ce qui pourrait ouvrir la voie à de plus grandes répercussions dans les mois à venir.

Le journal italien
Il Foglio , Luca Gambardella le 26 août 2025
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This is how EU turned a blind eye to the violation of the arms embargo in Libya and Darfur | Il Foglio