Par ailleurs, il serait pertinent que l’Union européenne s’inspire des expériences réussies déjà observées sur le continent. L’exemple de l’Éthiopie est particulièrement remarquable : grâce à la construction de deux grands barrages, le pays a atteint une autosuffisance énergétique et dispose désormais de la capacité d’exporter son excédent d’électricité vers ses voisins. Une implication technique ou stratégique de l’Éthiopie dans cette initiative européenne pourrait ainsi contribuer à renforcer la durabilité et l’efficacité des projets soutenus.
La réponse de l’Union européenne a été rassurante sur le premier point, mais beaucoup plus réservée sur le second, préférant garder le silence. Elle a néanmoins rappelé que, forte de ses 27 États membres et de plus de 70 ans d’expérience, elle dispose de mécanismes rigoureux de suivi et de vérification destinés à garantir la bonne gestion des fonds alloués. Ces dispositifs visent à s’assurer que l’aide contribue effectivement aux objectifs de développement durable et à l’accès équitable à l’énergie.
Une source proche du dossier, sous couvert d’anonymat, a reconnu que l’Occident est conscient de la corruption qui gangrène certains États. Pour déjouer les tentatives de détournement, il mise sur des promesses flexibles et intelligemment calibrées. En effet, certains gouvernements invoquent la souveraineté nationale pour dissimuler des pratiques douteuses, ce qui complique la transparence.
Enfin, il est clair que l’Occident n’a aucun intérêt à pousser ces États vers une rupture, au risque de les voir se tourner vers d’autres partenaires stratégiques tels que la Russie ou l’Iran.
Dr. Ahmat Yacoub Dabio
Président du CEDPE et de LSF

