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Soudan: L'armée chargée de s'interposer

Mardi 6 Avril 2021

Le spectre d'une guerre civile plane au soudan face à un régime fragile et divisé,


Image choquante d'un jeune achevant un blessé
Image choquante d'un jeune achevant un blessé
Des violents affrontements intercommunautaires dans la ville soudanaise de Eljeneina ont fait 105 morts selon differentes sources. Les affrontements ont opposé deux ethnies longtemps en conflit et dont les nouvelles autorités installées après la chute du régime de Omar Elbechir n'ont pas réussi à gérer. La mort de deux personnes appartenant à la tribu Massalit était l'étincelle ayant déclenché les derniers affrontements de lundi. Alors que les affrontements opposent l'ethnie arabe soutenue officieusement par les forces du soutien rapide (FSR) du puissant vice-président le général Hemeti, à celle de Massalit soutenue par des anciens rebelles ayant rejoint la légalité après la chute d'elbechir, le gouverneur de l'ouest du Darfour a quant à lui réitéré, hier, sur l'antenne de la télévision Eljazeera, son accusation selon laquelle des éléments armés venus du Tchad et de Ein Sourou ont attaqué la ville. Aux dernières nouvelles, les affrontements ont repris mardi et l'un des plus principaux camps de réfugiés a été totalement incendié. De son côté, le gouvernement vient d'autoriser l'intervention de l'armée et il a décrété l'état d'urgence dans l'état du Darfour Ouest. Le spectre d'une guerre civile plane au soudan face à un régime fragile et divisé, avec la recrudescence de la violence après la chute du régime islamiste de khartoum, et la présence d'une multitude de milices armées non contrôlées dont la plupart serait impliquée dans les conflits intercommunautaires. Il convient de rappeler que le développement de la guerre et du nettoyage ethnique que le soudan a connu a commencé par des affrontements ethniques de ce genre en 2003. Ce qui est nouveau c'est dans la ville d'Eljeneina que les affrontements ethniques aient lieu depuis la chute du régime islamiste alors que par le passé cela se déroulaient en dehors des villes. Une nouveauté est aussi l'implication de la milice fortement armée appartenant à l'homme fort du pouvoir en l'occurence le général Hemeti. En effet, la situation au Soudan inquiète les pays voisins notamment le Tchad, un de pays accusé de temps à autre par des officiels soudanais non pas pour son implication mais pour son incapacité à empêcher des hommes armés traverser la frontière pour renforcer telle ou telle tribu en conflit. Il est pourtant difficile aux deux pays d'empêcher des tribus vivant à cheval de voler par solidarité au secours des "frères" en conflit. Enfin, en dehors de ce qui se passe dans l'état du Darfour ouest, le regard est tourné vers la capitale soudanaise où des milices appartenant aux différents mouvements armés (anciens rebelles) occupent désormais tous les grands axes.

Une première réaction des autorités tchadiennes via un twitt du ministre de la communication porte-parole du gouvernement Cherif Mahamat Zene : "Ayant appris avec tristesse le macabre bilan de 18 personnes tuées et 54 blessées ds des affrontements tribaux survenus à El-Geneina, au Darfour-Ouest, nos sincères condoléances au Gvt soudanais et aux familles des victimes. Prompt rétablissement aux blessés".

cedpe cedpe