Une enquête menée par la rédaction Sahelanthropus Média révèle que 97 % des personnes ayant accepté la main tendue du président Mahamat Idriss Deby, politico-militaires, exilés politiques, de la société civile ou cadres de partis, regrettent profondément d’avoir répondu présent. Ceux qui sont retournés à N’Djamena évoquent une désillusion totale, confrontés à un pouvoir devenu plus autoritaire encore que celui de son père.
Un ancien politico-militaire rencontré à son domicile à Farcha, le salon orné d'un géant portrait officiel du président Mahamat Idriss Deby Itno, confie, « En privé, nous savons tous que ce régime est basé sur la peur, le clanisme et la manipulation, mais en public, il faut faire semblant. On a beaucoup perdu en retournant au Tchad », a-t-il confié sous couvert d'anonymat.
Les témoignages révèlent un président qui ne tient pas ses engagements, où la loyauté personnelle et ethnique prime sur la compétence, et où il faut « se courber et se plier à quatre pattes pour exister », selon un ancien opposant aujourd'hui siégeant à l'assemblée nationale. Les exilés et politiciens rappellent que toute voix libre est traquée, opposants, journalistes et religieux n’échappent pas à la répression systématique.
« Succès Marsa, dernier farouche opposant, a été dribblé puis enfermé », raconte un ancien cadre politique du parti Les Transformateurs aujourd'hui soutien indéfectible du régime, illustrant comment Deby fils a utilisé ceux qui ont cru en lui pour asseoir son pouvoir.
Même sur le plan international, le bilan est frappant. « La France et l’Allemagne l’ont aidé à s’installer et à stabiliser le pays, mais il les a tournées le dos », explique un ex activiste aujourd'hui logé dans un petit périmètre dans le 7e arrondissement de N'Djamena.
Un exilé revenu souligne, « En 4 ans, Mahamat Kaka a dribblé tout le monde. Plus Machiavel que Machiavel, il a manipulé ses proches, ses adversaires et ses partenaires pour consolider son pouvoir. »
Un autre ancien cadre à la présidence ajoute, « Les marchés publics et les postes stratégiques sont concentrés dans un cercle restreint de la Présidence et de quelques ministres du MPS. La gabegie financière est totale », a-t-il confié à notre micro, le visage crispé et plein de remords.
Enfin, un ancien journaliste aujourd'hui employé au Sénat et réputé très proche du pouvoir dénonce. « Servir ce pouvoir, c’est participer à un esclavage moderne. La peur, l’humiliation et la corruption remplacent la justice et la démocratie. Ils nous ont déjà souillé les mains sans qu'on s'en rend compte ».
Pour ceux qui ont cru à la main tendue de Mahamat Idriss Deby, la désillusion est totale, un pouvoir où la compétence est méprisée, où la parole libre est écrasée et où chacun devient un pion d’un jeu de pouvoir sans fin.
Sahelanthropus Média

