La Fondation Mo Ibrahim a publié le rapport définitif du Forum Ibrahim 2025 « Financer l'Afrique que Nous Voulons ». Ce rapport complète le document Faits & Chiffres 2025 publié en amont du Forum 2025 avec des données actualisées, des contributions d'experts, et les principales conclusions et recommandations issues des trois jours de débats tenus lors de l’Ibrahim Governance Weekend 2025 qui s'est tenu à Marrakech (Maroc), du 1er au 3 juin, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Alors que s’accélère l’entrée définitive dans l’ère post-aide au développement, les principaux acteurs africains réunis avec leurs partenaires dans le cadre du IGW 2025 ont clairement formulé leur position : il appartient désormais aux acteurs africains de définir les contours du développement de leur propre continent. Il convient d’identifier les ressources domestiques disponibles, et de les mobiliser adéquatement, avec l’appui des partenaires. C’est le seul moyen de garantir la réalisation à échéance des Objectifs de Développement Durable des Nations-Unies, et la mise en œuvre de L’Agenda 2063 de l'Union africaine.
Le rapport conclut sur un consensus général : Financer l'Afrique que Nous Voulons requiert souveraineté, autonomie et responsabilité côté africain. Cela implique de définir les priorités financières du continent, de réorganiser les partenariats internationaux, de mobiliser les ressources propres du continent et de mettre en œuvre son programme de développement en accélérant l’intégration continentale.
Ce consensus repose sur cinq piliers :
1. La construction d’alliances paritaires, fondées sur des intérêts mutuels : moins de promesses financières, mais des processus plus efficaces
Tout partenariat doit être fondé sur les intérêts stratégiques propres du continent. Il faut sortir du schéma classique de promesses financières traditionnelles - souvent non respectées – pour se concentrer sur la mise au point de processus plus efficaces, le partage d’expertise et le renforcement des capacités.
2. Capitaliser sur la demande mondiale
Alors que se confirme l’intérêt de la communauté internationale pour les ressources spécifiques de l'Afrique, le continent doit définitivement abandonner le vieux modèle d'exportation de matières premières non transformées pour une économie plus diversifiée et à plus forte valeur ajoutée. Les cadres multilatéraux relatifs au commerce et à l'investissement doivent évoluer pour encourager la transformation locale et l'industrialisation verte, en autorisant les transferts de technologies et d’expertise.
3. Changer le narratif sur l'investissement
L'Afrique doit proactivement remodeler son image pour apparaitre effectivement comme une « nouvelle frontière ». L’amélioration de la transparence, le renforcement de l'État de droit, et l’investissement accru des capitaux africains sur leur propre continent sont indispensables pour renforcer la confiance des investisseurs et attirer les financements mondiaux.
4. Passer à l'échelle grâce à l'intégration continentale
Il faut accélérer la mise en place de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), intensifier le commerce intra-africain et mettre en commun les ressources par le biais de banques de développement intégrées et de chaînes de valeur régionales.
5. Garantir gouvernance, paix et sécurité, et en prendre la pleine responsabilité
Aucun développement durable n’est possible en l’absence de gouvernance et de paix. Il est indispensable d’améliorer transparence et redevabilité publiques, d’assurer la gouvernance adéquate des ressources financières et naturelles du continent pour mobiliser les ressources domestiques et pourvoir au financement du développement et des enjeux climatiques.
Dr Mo Ibrahim, fondateur et président de la Fondation Mo Ibrahim, a commenté la publication du rapport en ces termes : "Le déclin de l'aide n’est pas la fin du monde pour l'Afrique, bien au contraire. L’aide n’a jamais suffi à financer le développement, et la place de notre immense continent dans la nouvelle économie mondiale ne devrait jamais être déterminée par la seule générosité de ses partenaires. C'est l'occasion ou jamais de repenser la manière dont nous finançons notre propre développement. Avant tout, nous devons impérativement nous concentrer sur la gouvernance, l'État de droit et la sécurité, sans lesquels rien ne sera possible. Nous en sommes seuls responsables. Car la souveraineté implique aussi responsabilité et redevabilité ».
Liste des contributions et citations :
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Dr Akinwumi Adesina, Président sortant de la Banque Africaine de Développement
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Masood Ahmed, Président émérite du Center for Global Development, membre du Conseil MIF
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Terfa Ashwe, consultant, International Trade Center, Ibrahim Leadership Fellow 2024-2025
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Kanayo Awani, Vice-Président Exécutif, Afreximbank
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Bertrand Badré, Fondateur et Directeur, Blue like an Orange Sustainable Capital
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Ajay Banga, Président du Groupe Banque Mondiale
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Nardos Bekele-Thomas, Directrice générale de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD)
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Benoît Chervalier, Président fondateur et Directeur général de BCH Invest
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Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive, International Trade Centre
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Alain Ebobissé, Directeur général, Africa50
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Serge Ekué, Président de la Banque Ouest Africaine de Développement
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Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie, des Finances et des Comptes publics, Royaume du Maroc
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Claver Gatete, Secrétaire exécutif, Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique
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Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l'Organisation mondiale de la santé
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Amadou Hott, ancien Vice-Président de la Banque africaine de développement
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Mo Ibrahim, Fondateur et Président de la Fondation Mo Ibrahim
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Jean Kaseya, Directeur général des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies
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Pascal Lamy, ancien Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, membre du Conseil MIF
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Iker Lekuona, Directeur du Centre international pour le recouvrement des avoirs du Basel Institute on Governance
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Prof. Carlos Lopes, Professeur à la Nelson Mandela School of Public Governance de l'Université du Cap
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John Youhanes Magok, Expert en développement des ressources minérales, Union africaine, membre du MIF NGN
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S.E. John Dramani Mahama, Président du Ghana
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S.E. Moussa Faki Mahamat, ancien Président de la Commission de l'Union africaine, membre du Conseil MIF
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Moky Makura, Directrice exécutive, Africa No Filter
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Gwede Mantashe, ministre des Ressources minérales et pétrolières d'Afrique du Sud
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Ryad Mezzour, ministre de l'Industrie et du commerce, Royaume du Maroc
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Hanan Morsy, Secrétaire exécutive adjointe et Économiste en chef, Commission économique des Nations unies pour l'Afrique
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Tarek Mouganie, Fondateur et Directeur général du groupe, Affinity Africa
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Dr Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce
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Dr Arkebe Oqubay, Université SOAS de Londres
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S.E. Pedro Pires, ancien Président du Cabo Verde, Lauréat du prix Ibrahim
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Pascal Saint-Amans, Co-Président du groupe de travail sur les flux financiers illicites de la Fondation Afrique-Europe
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Tarik Senhaji, Directeur général, Bourse de Casablanca
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Jozef Síkela, Commissaire aux partenariats internationaux, Commission européenne
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Dr Vera Songwe, Fondatrice et Présidente de la Liquidity and Sustainablity Facility, membre du MIF Council
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S.E. Mahmoud Ali Youssouf, Président de la Commission de l'Union africaine
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Samaila Zubairu, PDG de Africa Finance Corporation
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