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Sénégal : Fin de la présence militaire française

Samedi 19 Juillet 2025

Cent cinq ans après son implantation (depuis 1920) à la périphérie du centre-ville de Dakar, le camp Geille devient désormais un cantonnement de l’armée sénégalais.


C’est à 9 h 53 mn, au cours d’une cérémonie empreinte de solennité, que le drapeau sénégalais a été hissé au camp Geille de Ouakam, sous les regards chargés d’émotions du chef d’État-major général des armées sénégalaises (Cemga), Mbaye Cissé, et de son homologue le général Pascal Ianni, à la tête du commandement français pour l’Afrique. L’hymne national du Sénégal vient de remplacer la Marseillaise, actant ainsi, ce jeudi 17 juillet 2025, la fin de plus de deux siècles de présence militaire permanente de la France au Sénégal.
Cent cinq ans après son implantation (depuis 1920) à la périphérie du centre-ville de Dakar, le camp Geille devient désormais un cantonnement de l’armée sénégalais. Il s’agit de la dernière emprise militaire française restituée à l’armée sénégalaise, dans le cadre du retrait des Éléments français au Sénégal (EFS), après la restitution des camps Maréchal et Saint-Exupéry de Hann, le 7 mars 2025, le quartier Contre-Amiral Protêt du Port de Dakar le 15 mai 2025, la station d’émission interarmées de Rufisque et l’escale aéronautique Henri Lemaître de Diass, le 1er juillet 2025.  
 
Devant les autorités militaires sénégalaises qui héritent de ce site, les autorités diplomatiques et les dignitaires coutumières de la communauté léboue de Ouakam, qui cohabitent avec les militaires français depuis plus d’un siècle, le général Ianni a remis les clés du camp a son homologue le Cemga Mbaye Cissé, refermant ainsi une ‘’belle page de l’histoire militaire’’ des deux pays.
Plus de deux siècles de présence
« Le camp Geille est un des symboles du partenariat militaire entre la France et le Sénégal. Ce camp est né en 1920, quand la France a établi l’une de ses premières bases aériennes africaines. Ce site a vu passer des pionniers de l’aviation, a participé aux grandes heures de l’aéropostale et a accueilli les premières escadrilles qui, bien au-delà de ces frontières, servaient déjà un idéal de coopération et de partenariat. Il symbolise la continuité historique de la relation militaire entre nos deux pays », confie-t-il.
Cette cérémonie, poursuit le général Ianni, « marque la fin de la présence militaire permanente française au Sénégal ». Une présence qui remonte à plus de deux siècles, quand Saint-Louis était la capitale de l’Afrique occidentale française (AOF). Elle a connu plusieurs mutations dans son évolution, dont la première fut la restructuration des bataillons d’infanterie coloniale en bataillons d’infanterie de marine en 1958. « Le 7e et le 11e bataillon d’infanterie de marine basés au Sénégal remplissent alors des fonctions d’assistance technique militaire », raconte-t-il.
 
La présence française sera également revisitée après l’indépendance en 1960, avec la signature de nouveaux accords de défense entre Dakar et Paris, notamment celui de juillet 1974, « qui donne naissance aux Forces française du Cap-Vert (FFCV) ». Elles (les FFCV) seront dissoutes le 31 juillet 2011, donnant naissance aux Éléments français du Sénégal, le 1er août 2011, sur instruction du président Abdoulaye Wade qui avait demandé et obtenu la restitution du camp du 23e Bima de Bel Air. 
Restitution du camp Geille de Ouakam : La fin de la présence militaire permanente française est actée