J’ai lu avec une attention particulière le témoignage saisissant de Robert Bourgi, Ils savent que je sais tout. Ma vie en Françafrique — un ouvrage de 510 pages, accompagné de cent pages d’annexes documentées. Ce livre déroule avec une précision déroutante les mécanismes d’une Françafrique gangrenée par les combines de haut vol orchestrées par certains responsables français, au détriment des peuples africains.
Une Françafrique aux allures de western politique
Les pratiques révélées relèvent du banditisme d’État : escroquerie, détournement, manipulations, chantages, et instrumentalisation des chefs d’État africains pour soutenir la vie politique française. Cela ressemble à un film de cowboys où la loi du plus fort s’impose — mais ici, c’est la justice française qui a fini par crever l’abcès, provoquant des fissures internes au sein de cette bande d’escrocs.
Une adaptation cinématographique s’impose ! Hollywood, prenez ce scénario.
Les révélations sont si graves et théâtrales qu’elles mériteraient un long-métrage. On y retrouve des scènes improbables comme celle des djembés remplis de billets : quatre tambours bourrés de trois millions de dollars en petites coupures atterrissent à l’Elysée devant Chirac et Villepin. Et pourtant, Chirac qui au lieu de remercier Compaoré, il s’irrite : « Blaise nous a refilé que des petites coupures. Comment va-t-on faire ? » (p. 191).
Des présidents africains financent la campagne présidentielle française
Bourgi admet que pour la seule campagne présidentielle de Chirac en 2002, des présidents tels que Omar Bongo, Laurent Gbagbo, Sassou Nguesso, Abdoulaye Wade et Blaise Compaoré auraient versé près de 10 millions de dollars. Une générosité politique qui interroge : ces sommes ont-elles transité par voie bancaire ? Où sont les traces comptables ?
Et la justice dans tout cela ?
Alors que Paris s’intéresse aux biens mal acquis des chefs d’État africains, le silence sur les pratiques dégradantes de certains hauts responsables français est assourdissant. Peut-on envisager que la justice française restitue ces montants à l’Afrique pour construire des hôpitaux ou lutter contre le paludisme ? Pourquoi cette impunité dans un pays qui se revendique terre des droits de l’Homme ?
Quand Bourgi décide de “mettre le feu à la République”
En septembre 2011, il se venge en révélant : « J’ai vu Chirac et Villepin compter les billets ». Il justifie cette mise à nu par son ras-le-bol face aux enquêtes visant Omar Bongo : « J’ai voulu rééquilibrer les choses » (p. 340). Mais sa motivation semble aussi nourrie par la frustration financière : un salaire mensuel de plus de 50 000 €, payé par des présidents africains alors que la France ne versait rien !
Vanité et ego surdimensionné Le style de Bourgi est émaillé d’autoglorification : « J’avais toutes les cartes en main », j’étais proche de…..je savais que…je disposais de tous les contacts (283), j’ai passé mon temps à le démolir (290), parlant de Fillon, j’ai décidé de le niquer, il ne sera jamais président (317), j’ai visé le dernier clou de son cercueil politique (318), j’ai personnellement appelé Omar Bongo pour l’informer de ma constitution par l’Etat Ivorien et lui demander d’interdire à cet individu l’accès du territoire gabonais. Ce qui a été fait (293).
Dr. Ahmat Yacoub Dabio
Expert en gestion de conflit
Président du Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme.
yacoubahmat@aol.com
Une Françafrique aux allures de western politique
Les pratiques révélées relèvent du banditisme d’État : escroquerie, détournement, manipulations, chantages, et instrumentalisation des chefs d’État africains pour soutenir la vie politique française. Cela ressemble à un film de cowboys où la loi du plus fort s’impose — mais ici, c’est la justice française qui a fini par crever l’abcès, provoquant des fissures internes au sein de cette bande d’escrocs.
Une adaptation cinématographique s’impose ! Hollywood, prenez ce scénario.
Les révélations sont si graves et théâtrales qu’elles mériteraient un long-métrage. On y retrouve des scènes improbables comme celle des djembés remplis de billets : quatre tambours bourrés de trois millions de dollars en petites coupures atterrissent à l’Elysée devant Chirac et Villepin. Et pourtant, Chirac qui au lieu de remercier Compaoré, il s’irrite : « Blaise nous a refilé que des petites coupures. Comment va-t-on faire ? » (p. 191).
Des présidents africains financent la campagne présidentielle française
Bourgi admet que pour la seule campagne présidentielle de Chirac en 2002, des présidents tels que Omar Bongo, Laurent Gbagbo, Sassou Nguesso, Abdoulaye Wade et Blaise Compaoré auraient versé près de 10 millions de dollars. Une générosité politique qui interroge : ces sommes ont-elles transité par voie bancaire ? Où sont les traces comptables ?
Et la justice dans tout cela ?
Alors que Paris s’intéresse aux biens mal acquis des chefs d’État africains, le silence sur les pratiques dégradantes de certains hauts responsables français est assourdissant. Peut-on envisager que la justice française restitue ces montants à l’Afrique pour construire des hôpitaux ou lutter contre le paludisme ? Pourquoi cette impunité dans un pays qui se revendique terre des droits de l’Homme ?
Quand Bourgi décide de “mettre le feu à la République”
En septembre 2011, il se venge en révélant : « J’ai vu Chirac et Villepin compter les billets ». Il justifie cette mise à nu par son ras-le-bol face aux enquêtes visant Omar Bongo : « J’ai voulu rééquilibrer les choses » (p. 340). Mais sa motivation semble aussi nourrie par la frustration financière : un salaire mensuel de plus de 50 000 €, payé par des présidents africains alors que la France ne versait rien !
Vanité et ego surdimensionné Le style de Bourgi est émaillé d’autoglorification : « J’avais toutes les cartes en main », j’étais proche de…..je savais que…je disposais de tous les contacts (283), j’ai passé mon temps à le démolir (290), parlant de Fillon, j’ai décidé de le niquer, il ne sera jamais président (317), j’ai visé le dernier clou de son cercueil politique (318), j’ai personnellement appelé Omar Bongo pour l’informer de ma constitution par l’Etat Ivorien et lui demander d’interdire à cet individu l’accès du territoire gabonais. Ce qui a été fait (293).
Dr. Ahmat Yacoub Dabio
Expert en gestion de conflit
Président du Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme.
yacoubahmat@aol.com

