L'impact des événements sur la réinsertion socioprofessionnelle des désengagés de Boko Haram - vers une approche plus concrète
Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses conférences, ateliers, colloques et séminaires ont été organisés autour de la problématique de l’extrémisme violent. Cependant, ces rencontres se concentrent souvent sur des exposés historiographiques sans apporter de véritables solutions. Les initiatives concrètes de sortie de crise peinent à être mises en œuvre, tandis que des sommes colossales sont investies dans ces événements sans résultats tangibles.
Bien que ces rassemblements aient leur importance pour définir des stratégies et harmoniser les efforts, il est inacceptable qu'ils deviennent un simple prétexte à des dépenses inutiles voire un fonds de commerce pour certains. Il est temps de dresser un état des lieux de ces différentes rencontres afin d’évaluer leur coût et leur impact sur le processus de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Réinsertion (DDRR). Il est urgent de passer à des actions plus pragmatiques pour contrer l’extrémisme violent.
Pour répondre à cette nécessité, le Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE) a lancé un programme innovant visant à réintégrer les anciens combattants de Boko Haram. Ce projet vise à transformer le paysage socio-économique de la Province du Lac, où environ 10 % de la jeunesse rejoint Boko Haram, avec un taux de croissance démographique annuel de 3,9 %.
Le coût estimé du processus de DDRR dans la région s’élève à 39 milliards de FCFA, couvrant 12 000 personnes, dont 7 000 désengagés et désassociés de Boko Haram. Sur une période de trois ans, 21 activités seront mises en place dans cinq localités afin d’assurer une réinsertion efficace.
Objectifs et activités du programme DDRR
Le programme vise à garantir une prise en charge psychosociale efficace des désengagés à travers diverses activités socioprofessionnelles, leur offrant ainsi des opportunités d’intégration durable :
Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses conférences, ateliers, colloques et séminaires ont été organisés autour de la problématique de l’extrémisme violent. Cependant, ces rencontres se concentrent souvent sur des exposés historiographiques sans apporter de véritables solutions. Les initiatives concrètes de sortie de crise peinent à être mises en œuvre, tandis que des sommes colossales sont investies dans ces événements sans résultats tangibles.
Bien que ces rassemblements aient leur importance pour définir des stratégies et harmoniser les efforts, il est inacceptable qu'ils deviennent un simple prétexte à des dépenses inutiles voire un fonds de commerce pour certains. Il est temps de dresser un état des lieux de ces différentes rencontres afin d’évaluer leur coût et leur impact sur le processus de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Réinsertion (DDRR). Il est urgent de passer à des actions plus pragmatiques pour contrer l’extrémisme violent.
Pour répondre à cette nécessité, le Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE) a lancé un programme innovant visant à réintégrer les anciens combattants de Boko Haram. Ce projet vise à transformer le paysage socio-économique de la Province du Lac, où environ 10 % de la jeunesse rejoint Boko Haram, avec un taux de croissance démographique annuel de 3,9 %.
Le coût estimé du processus de DDRR dans la région s’élève à 39 milliards de FCFA, couvrant 12 000 personnes, dont 7 000 désengagés et désassociés de Boko Haram. Sur une période de trois ans, 21 activités seront mises en place dans cinq localités afin d’assurer une réinsertion efficace.
Objectifs et activités du programme DDRR
Le programme vise à garantir une prise en charge psychosociale efficace des désengagés à travers diverses activités socioprofessionnelles, leur offrant ainsi des opportunités d’intégration durable :
- Menuiserie, mécanique, électricité
- Cultures maraîchères et techniques de pêche
- Teinture, couture et confection textile
1. Accompagnement psychosocial et déradicalisation
- Séance de déradicalisation pour les désassociés de Boko Haram
- Formation à la prévention et gestion des conflits
- Sensibilisation à la cohabitation pacifique et aux vertus de la paix
2. Formation professionnelle et insertion économique
- Techniques de cultures maraîchères
- Couture et fabrication artisanale (poterie, tapisserie, tannerie…)
- Élevage de volailles et de petits ruminants
- Menuiserie et bâtiment (électricité, maçonnerie)
- Hôtellerie (restauration, pâtisserie)
- Fabrication de charbon bio à partir de résidus végétaux
- Production et transformation des produits locaux
- Atelier de formation sur les Activités Génératrices de Revenus (AGR) et coaching
3. Accès aux outils technologiques et encadrement
- Formation en bureautique et initiation aux réseaux sociaux
- Dotation en kits et équipements pour les bénéficiaires
- Mise en place d’une équipe de coordination du projet
4. Hébergement, sécurité et accompagnement social
- Hébergement sécurisé des bénéficiaires avec restauration et assistance
- Construction de logements adaptés à leur réinsertion
5. Suivi et pérennisation du projet
- Mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation des impacts du programme
Les bénéficiaires
Ce projet touchera au total environ 120 000 personnes dont 12 000 bénéficiaires directes :
- Désengagés de Boko Haram : 3220 ;
- Femmes désassociées de Boko Haram : 3780
- Autochtones : 1100
- Déplacés/retournés : 1500
- Victimes des atrocités : 1000
- Rapatriés : 800
- Réfugiés : 500
- Lieux : les 05 localités de la province du Lac (en dehors des désengagés et désassociés) :
- Département de Mamdi : 1000 personnes ;
- Fouli : 1000 ;
- Kaya : 1000 ;
- Wayi 1000 :
- Koulkimé/Doum-doum : 1000
Idée sur le type de logement
Un logement avec une clôture qui se compose d’une chambre, d’un salon, d’une cuisine et des toilettes.

Un logement avec une clôture qui se compose d’une chambre, d’un salon, d’une cuisine et des toilettes.
- Le budget prévisionnel (voir page 164)
- Plus de 120 000 personnes bénéficient du projet
- (Réfugiés, déplacés, retournés, autochtones, désengagés)
Le causes de l’échec au Tchad du processus de DDRR (voir page 197)
- La mauvaise coordination entre les différentes parties prenantes, y compris les pouvoirs publics, les ONG, les Agences internationales a contribué à l’échec du processus ;
- Les partenaires internationaux n’ont pas fourni l’appui financier nécessaire pour mener à bien un processus de DDRR sérieux, ce qui est un facteur entravant son efficacité.
- Les stratégies mises en place n’étaient pas adaptées aux réalités socio-économiques et politiques du Tchad, rendant le processus moins pertinent ;
- Un engagement insuffisant de la part des autorités tchadiennes a pu limiter les progrès dans le processus DDRR, notamment en ce qui concerne la prise en charge des anciens combattants ;
- L’absence d’un statut juridique des désengagés de Boko Haram ;
- La mise à l’écart de la société civile et des structures spécialisées ;
- La loi américaine qui interdit d’injecter de l’argent pour le processus de réinsertion des ex-terroristes ;
- La corruption est devenue une caractéristique du processus de DDRR[[1]]url:#_ftn1 ;
- Un des grands handicaps, le comité de pilotage dirigé par le secrétariat général du ministère tchadien de la justice.
Les acteurs impliqués dans la lutte et la prévention de l’extrémisme voir page 198.
- AFD : Agence française du développement
- APD : L’aide publique au développement
- CCAF T/LAC : Cadre de concertation et d’Actions des forces vives de la Province du Lac contre le Terrorisme
- CEDPE : Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme
- CICID : La coopération internationale et le développement
- FEP : Fonds européen pour la Paix
- Fonds européen de développement (FED)
- L’EUCAP: European Conference on Antennas and Propagation
- L’EUTM : Mission de formation de l'Union européenne au Mali
- L’OIF : Organisation internationale de la francophonie
- L’OIM : Organisation internationale de l’immigration
- L’USAID: the United States Agency for International Development
- La Fondation Konrad Adenauer
- Le centre de crise et de stabilisation du ministère de l’Europe et des affaires étrangères
- Le Système informatisé des ressources humaines (SIRH)
- PNUD : Programme des Nations unies pour le développement
- SIPRI : Institut international de recherche sur la paix de Stockholm
- UE : Union européenne
[[1]]url:#_ftnref1 En 2019, le maréchal Feu Idriss Deby a instauré un comité interministériel pour superviser le processus de DDRR, qui a abouti à un comité de pilotage dirigé par le Secrétariat général du ministère de la justice. Les deux entités ont été oubliées par la présidence. La 1ère structure est paralysée en raison de changements des ministères. Le comité de pilotage navigue à vue avec des partenaires comme l'OIM, le PNUD dans des petits projets improductifs comme le CTO.