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Les Causes profondes du sentiment Anti-français au Sahel

Dimanche 13 Juin 2021

Ayant établi que la colonisation est une forme de violence structurelle, ce paragraphe cherche à démontrer que le sentiment anti-français qui croît au Sahel de nos jours est ancré dans son passé d’ex colonie Française.


Par Josiane Darwatoye Djikoloum, Chercheure Associée Junior au CEDPE
Consultante Jeune et Femmes en situation de conflit pour UNITAR, Genève

INTRODUCTION

La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au Sahel a conduit à des évènements exceptionnels. L’un d’entre eux reste le retour inattendu des forces Françaises au Mali par le biais de l’opération Serval déclenchée le 13 Janvier 2013[[1]]url:#_ftn1 . Aujourd’hui un bon nombre d’éléments semblent indiquer l’essor d’une grogne populaire envers les forces Française au Sahel et celui-ci se traduit par l’expression d’un sentiment anti-français croissant au sein des populations locales. Loin des débats passionnés alimentés par les réseaux sociaux, il est important d’interroger de façon critique les mouvances qui caractérisent ce soulèvement populaire et l’examiner dans un contexte à la fois historique, politique et socio-économique. L’objectif principale de cette analyse n’est en aucun cas de déterminer la légitimité du ressenti contre les troupes Françaises au Sahel. L'argument ici est que ce sentiment est bien et bel réel et que celui-ci indique une menace éventuelle à l’encontre de la stabilité régionale et la nature des relations Nord-Sud en générale.
Notre analyse adoptera une approche structurelle aux théories de conflits contemporains afin d’examiner les causes profondes qui alimentent ce sentiment anti-français au Sahel. Pour se faire un rappel des évènements d’Avril 2012 au Mali semble nécessaire à l’implantation du décor ayant provoqué le déploiement des troupes Française au Mali ainsi que leur maintien au Sahel jusqu'à ce jour. Aussi, une brève revue des groupes terroristes opérant au Sahel ainsi que les dispositifs sécuritaires mis en place pour contrer la menace d’expansion nous servira de vecteur. A l’aide de la théorie de frustration-agression nous soutiendrons que minimiser cette grogne populaire contre la présence des troupes françaises au Sahel serait une erreur à ne pas commettre. Car celle-ci détient la capacité de prendre des proportions démesurées y compris muter vers des tendances radicales manifestes de graves actes de violence.
 
[[1]]url:#_ftnref1 https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/fs59devry_0.pdf ?


A lire l'intégralité de l'analyse dans la dernière revue scientifique