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POLITIQUE : L’Afrique à l’épreuve de la malédiction de « COUPS D’ÉTAT »

Mercredi 4 Octobre 2023

Selon Charles Dunoyer, un coup d’Etat est le renversement du pouvoir existant par un groupe de personnes, qui agit souvent par la force. Ainsi la position de l’UA est claire en la matière, comme stipulé dans l’article 30 de l’acte constitutif de l’UA de 2002 : Les gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ne sont pas admis à participer aux activités de l’Union.


Partie 1 (cas du Mali).

POLITIQUE : L’Afrique  à l’épreuve de la malédiction de « COUPS D’ÉTAT »
Les coups d’Etat en Afrique ont connu leur apogée au début des indépendances avec tous les corollaires qui vont avec (mauvaise gouvernance, violation massive des droits de l’homme, la violence post-décolonisation etc.). Durant cette période, les peuples africains ont vécu une avalanche de  coups de force  aux sommets des Etats les uns plus violents et sanglants que les autres. Tout de même, une accalmie relative a été observée dans les années 90 à 2000. Si dans certains pays, le développement et le bien-être des populations ont guidé le choix des dirigeants qui ont instauré l’alternance dans le mode de gouvernance, comme c’est le cas au Ghana, en Afrique du Sud ou au Nigéria, d’autres sont encore loin de tenir ce pari. Les récents événements en Afrique de l’ouest vers la fin de l’année 2021 illustrent bien cette vérité indéniable.

Cependant, la recrudescence des coups d’Etat de la dernière décennie (2012-2022) soulève des inquiétudes aussi bien chez le bas peuple qui se trouve être la première victime que dans les cercles intellectuels africains : pourquoi c’est toujours à l’armée de prendre l’initiative de faire les coups d’Etat sur la base d’une " prétendue sauvegarde des institutions de l’Etat ou de la souveraineté ? "

L’armée est l’une des institutions d’une république qui a pour mission de défendre  le pays et le représenter. Un de mes professeurs de Droit International nous disait « il y a deux types de personnes qui représentent leur pays : le SOLDAT aux fronts et le DIPLOMATE aux négociations internationales pour défendre les intérêts de leur pays ». Sans oublier les athlètes, les inventeurs, les acteurs de la société civile, les acteurs du septième art etc.

F. Soudan dans un article intitulé « Armées africaines : Pourquoi sont-elles si nulles ? » avait évoqué tout le mal des armées africaines, désorganisées, inopérantes, incompétentes etc. Des Soldats de parade, aussi remarquables les jours de défilé qu’inaptes sous le feu. Comme quoi elles sont compétentes lorsqu’il s’agit de faire des COUPS D’ETAT et remarquables pour disperser les manifestants. Les soldats les plus vaillants  sont des faire-valoir pour intimider, menacer, ligoter, torturer... les paisibles citoyens africains. Mais qu’en est-il de leur fonction principale, qui consiste à défendre le pays ? Peut-on défendre un pays contre ceux qui ne constituent pas une menace ? Le peuple qui ne demande que de vivre en paix, prospérer et innover.

L’armée africaine à l’instar de celle du Mali  est devenue experte en matière de coups d’Etat au fil des décennies. Mais ne répond jamais à la hauteur des attentes lorsqu’il est question de protéger le peuple qui croupit sous le joug du terrorisme, conflits communautaires, insécurité ambiante dans les villes africaines. Cette situation nous interpelle en tant qu’africains.

Avant-hier c’était Amadou Toumani Touré qui a pris le pouvoir par la force (26 mars 1991), Hier c’était A. H. SANOGO pour déloger ATT. Aujourd’hui c’est au tour d’IBK d’être victime de coups d’Etat instigué par le colonel Assimi Goïta. Ce dernier a lui-même essuyé deux tentatives de coups d’Etat.

ABDELSALAM Younous Moutah
Politologue et Consultant au CEDPE