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Tchad, Allons-nous laisser les réseaux sociaux détruire notre quiétude ?

Samedi 24 Octobre 2020

Pour dissuader ce phénomène grave qui a tendance à se développer rapidement, l’Etat doit- tout en respectant la liberté d’expression - prendre des dispositions juridiques coercitives. Et pour cela, il faut nécessairement procéder à la formation d’un pool de juristes dans le domaine de l’informatique et des réseaux sociaux. (Policiers, avocats, huissiers et juges.) surtout dans les domaines de l’instruction, de l’enquête et de la poursuite.


Alors que l’Internet est un outil technologique de communication qui fait par excellence partie intégrante de notre vie, cependant il a eu en même temps pour conséquence la production de situations conflictuelles lorsqu’il porte atteinte au respect de l’intégrité morale de la personne, de sa vie privée. Malgré que cet outil moderne représente une chance dans le rapprochement des Hommes partout où ils se trouvent, cependant le non-respect des droits de la personne et la mauvaise utilisation pour diffamer, humilier et désinformer nécessite une réflexion approfondie sur la thématique suivante :
Allons-nous laisser les réseaux sociaux détruire notre quiétude ?
Cette question mérite d’être sérieusement étudiée afin de trouver une solution de régulation des réseaux sociaux en prenant soin à ne pas enfreindre la liberté d’expression sans laquelle la démocratie n’a aucun sens.
Force est de constater que les réseaux sociaux sont aussi devenus un outil de préférence pour les extrémistes qui l’exploitent pour manipuler et embrigader nos jeunes, en leur inculquant des idées idéologiques destructrices. Ce n’est un secret de polichinelle de le souligner que le circuit extrémiste passe par les réseaux sociaux et des sites web crées pour la circonstance où des publications de haines sont dispatchées. Grâce aux circuits des réseaux sociaux, les extrémistes développent la haine, procèdent à de recrutement et aux collectes des fonds.

Au Tchad, à titre d’exemple, il a été constaté ce dernier temps, la mauvaise utilisation des réseaux sociaux surtout sur Watsup où une vague de publications de nature haineuses et tribalistes orientées vers des individus ou d’ethnies. Ce nouveau phénomène qui vise à semer la zizanie pour déstructurer le tissu social ne peut en aucun moment être toléré et il appartient à l’Etat de prendre sa responsabilité avant qu’il ne soit trop tard.

Pour dissuader ce phénomène grave qui a tendance à se développer rapidement, l’Etat doit- tout en respectant la liberté d’expression - prendre des dispositions juridiques coercitives. Et pour cela, il faut nécessairement procéder à la formation d’un pool de juristes dans le domaine de l’informatique et des réseaux sociaux. (Policiers, avocats, huissiers et juges.) surtout dans les domaines de l’instruction, de l’enquête et de la poursuite. Ils doivent avoir la possibilité d’effectuer de constatations, procès-verbaux, capture d’écran (photographie juridique), recherches et remonter la source en identifiant l’adresse IP de la personne impliquée dans la diffusion de fausses informations pour nuire.

N’étant pas moi-même juriste mais il m’est arrivé de porter une plainte contre quelqu’un qui m’a diffamé et à ma grande surprise l’huissier a remonté la source. C’était pourtant un ami qui se trouvait dans un autre continent, et lorsqu’il publiait un article me diffamant avec un faux nom, il ne manquait pas de m’appeler pour condamner et éprouver de la compassion.
Ahmat Yacoub Dabio
Président du centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme - CEDPE