Crise soudanaise : Washington prépare un nouveau plan de paix après le rejet de la médiation Boulos

Lundi 24 Novembre 2025

Khartoum – Après avoir été écartée par le Hamas, la médiation conduite par Masoud Boulos, conseiller du président américain pour les affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique, vient d’être rejetée par le Soudan.


Le général Abdel Fattah Al-Burhan, chef du Conseil de souveraineté transitoire, a dénoncé une proposition jugée « inacceptable » et partiale, accusant l’envoyé américain de vouloir imposer des obligations contraires aux intérêts nationaux.

Une diplomatie américaine en repositionnement

Selon le chercheur américain Cameron Hudson, ce rejet pourrait marquer un tournant dans l’approche de Washington. Les États-Unis envisageraient désormais de s’engager dans la résolution de la crise soudanaise à un niveau plus élevé, dépassant le cadre limité de la médiation Boulos.

Hudson souligne que l’administration américaine travaille actuellement à la formulation d’un nouveau plan de paix, susceptible de répondre aux critiques soudanaises et de renforcer la crédibilité de l’action diplomatique américaine dans la région.

Les enjeux régionaux

Le rejet soudanais s’ajoute à celui du Hamas, révélant une fragilité de la médiation américaine dans les conflits du Moyen-Orient et d’Afrique.

La crise soudanaise, marquée par les affrontements entre forces armées et milices rebelles, menace la stabilité du Bassin du Nil et du Sahel.

Les États-Unis cherchent à éviter que le vide diplomatique ne soit comblé par d’autres puissances régionales, notamment les Émirats arabes unis impliquée dans le dossier.

Vers une nouvelle feuille de route ?

La formulation d’un nouveau plan de paix par Washington pourrait ouvrir la voie à :

une médiation plus inclusive, intégrant les acteurs régionaux et internationaux,

une prise en compte des revendications soudanaises, notamment le refus de légitimer les milices rebelles après les massacres d'Elfascher dont ils sont responsables,

un renforcement du rôle américain dans la stabilisation du Soudan, en cohérence avec ses intérêts stratégiques au Moyen-Orient et en Afrique.

# sources
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Cameron Hudson https://s3.amazonaws.com/berkley-center/CameronHudson.jpg

 
Chronologie des événements

Octobre 2025 : La médiation de Masoud Boulos est rejetée par le Hamas, jugée partiale et inadaptée.

Novembre 2025 : Le Soudan rejette à son tour la proposition américaine portée par Boulos, dénonçant un document « inacceptable » qui affaiblit les forces armées et légitime les milices rebelles.

Réunion avec les officiers supérieurs : Le général Abdel Fattah Al-Burhan critique ouvertement la médiation et accuse l’envoyé américain de vouloir imposer des obligations contraires aux intérêts nationaux.

Analyse de Cameron Hudson : Le chercheur américain souligne que Washington devra s’engager à un niveau plus élevé et annonce la préparation d’un nouveau plan de paix.
Objectif : maintenir une influence diplomatique et éviter que d’autres puissances régionales ne dominent le processus.
Émirats arabes unis

Accusés par Al-Burhan d’être indirectement représentés par Masoud Boulos.

Objectif : renforcer leur rôle régional et soutenir certaines milices pour défendre leurs intérêts stratégiques. Arabie saoudite

Prince Mohamed Ben Salman : aurait éclairé le président Trump sur la réalité du conflit soudanais.

Objectif : se positionner comme acteur clé de la médiation régionale et contrebalancer l’influence des Émirats.

Perspectives : Les États-Unis cherchent à réajuster leur stratégie diplomatique pour éviter un vide politique exploité par d’autres puissances régionales (Émirats arabes unis, Arabie saoudite).