Connectez-vous S'inscrire
Menu
www.centrerecherche.com
Siège : N'Djamena, Tchad
E-mail : yacoubahmat@aol.com
Ensemble contre les conflits et pour la paix

Soudan : Hemetti décrète un cessez-le-feu unilatéral, Al-Burhan rejette la médiation américaine

Mardi 25 Novembre 2025

Pour l’armée soudanaise, la guerre doit se poursuivre « jusqu’à la victoire ». Mais selon un analyste émirati, même après dix années de conflit, l’armée ne parviendrait pas à vaincre les FSR, jugées très mobiles et bien organisées. Les FSR de Hemetti encerclent actuellement deux importantes bases militaires à Babanoussa et Dalangn, et contrôlent l’ensemble des cinq provinces du Darfour ainsi qu’une partie significative de la province de Kordofan. Cette domination territoriale renforce leur poids dans les négociations, malgré les accusations de crimes de guerre.


 

Khartoum – Dans une allocution solennelle, le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemetti, chef des Forces de soutien rapide (FSR) et président du gouvernement autoproclamé TAASSIS, a annoncé un cessez-le-feu unilatéral de trois mois. Cette décision intervient seulement vingt-quatre heures après le rejet par le général Abdel Fattah Al-Burhan, chef du Conseil de souveraineté transitoire, de la proposition américaine présentée par Masoud Boulos, qualifiée de « pire document jamais présenté ».

Hemetti a réitéré l’acceptation par son mouvement de la proposition américaine pour un cessez-le-feu humanitaire. Mais cette annonce a été immédiatement dénoncée par le ministre de la Culture, de l’Information et du Tourisme, Khaled Al-Ayser, qui l’a qualifiée de « manœuvre politique » en contradiction avec les exactions commises par les FSR sur le terrain. « Cette milice, dépouillée de toute valeur humaine, a encerclé des civils sans défense, les a affamés, bombardés avec des drones dans plusieurs villes, en a pendu certains aux arbres et enterré d’autres vivants », a-t-il déclaré, citant les atrocités commises notamment à El Fasher et Barra.

Le général Al-Burhane rejette la présence des Emirats arabes unis dans le Quarto et exige, pour tout cessez-le-feu, le retrait préalable des combattants de FSR de toutes les villes conquises depuis l’accord de Djeddah en mai 2023 et leur cantonnement dans des sites précis sous les auspices des observateurs étrangers. Des conditions que les FSR considèrent comme une demande de reddition, estimant qu’elles compliquent la tâche des médiateurs internationaux.

Pour l’armée soudanaise, un cessez-le feu sans ces conditions c'est permettre aux FSR de se renforcer son effectif et son arsenal pour relancer un conflit plus meurtrier. la guerre doit alors se poursuivre « jusqu’à la victoire ». Mais selon un analyste émirati, même après dix années de conflit, l’armée ne parviendrait pas à vaincre les FSR, jugées très mobiles et bien organisées. Les FSR de Hemetti encerclent actuellement deux importantes bases militaires à Babanoussa et Dalangn, et contrôlent l’ensemble des cinq provinces du Darfour ainsi qu’une partie significative de la province de Kordofan. Cette domination territoriale renforce leur poids dans les négociations, malgré les accusations de crimes de guerre.

Selon le chercheur américain Cameron Hudson, le rejet de la médiation Boulos pourrait marquer un tournant dans l’approche américaine. Les États-Unis envisageraient désormais de s’impliquer à un niveau plus élevé dans la résolution de la crise soudanaise.

 
 

Hudson souligne que l’administration américaine travaille à la formulation d’un nouveau plan de paix, destiné à répondre aux critiques soudanaises et à restaurer la crédibilité de Washington dans la région.