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Ensemble contre les conflits et pour la paix

Quels scénarios pour la crise soudanaise, après l'échec d'un cessez-le-feu? Analyse

Mercredi 26 Novembre 2025

la crise soudanaise se trouve à un carrefour stratégique : soit elle s’enlise dans une guerre prolongée, soit elle ouvre la voie à une médiation internationale plus robuste.


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L’armée soudanaise, dirigée par le général Al-Burhan, a rejeté dimanche la proposition américaine de cessez-le-feu. Selon elle, un tel accord, dépourvu de garanties, risquerait de créer les conditions d’un État fantoche, à l’image de la situation en Libye ou au Yémen. L’armée estime qu’il offrirait aux Forces de soutien rapide (FSR) l’opportunité de renforcer leurs effectifs et leurs capacités militaires, ouvrant ainsi la voie à une reprise du conflit sous une forme encore plus meurtrière.
Elle affirme vouloir continuer le combat « jusqu'à la victoire ». Alors que 24h après, le général Hemmetti, leader des FSR, a accepté un cessez-le-feu de trois mois d'une manière unilatérale pour des raisons humanitaires.  
Le général Al-Burhane refuse la présence des Émirats arabes unis dans le Quarto et exige, pour tout cessez-le-feu, le retrait préalable des combattants de FSR de toutes les villes conquises depuis l’accord de Djeddah en mai 2023 et leur cantonnement dans des sites placés sous les auspices des observateurs étrangers. Les FSR considèrent ces conditions comme une demande de reddition, car elles compliquent la tâche des médiateurs internationaux.
Accusés d’avoir commis des atrocités à Elfacher, les FSR, très mobiles et bien organisées, contrôlent déjà une large partie du territoire (Darfour et Kordofan) et même dans dix ans l’armée ne serait pas capable de les vaincre du point de vue d’un analyste Émirati.
L'échec de la médiation prolongerait l'instabilité et accentuerait la crise humanitaire. C'est pourquoi Washington pense à une médiation renforcée en préparant un nouveau plan de paix, selon le chercheur américain Cameron Hudson. Le nouveau plan serait susceptible d’intégrer davantage les revendications soudanaises, à en croire Bradley Isabelle, analyste politique, spécialiste de la Corne de l'Afrique, qui pense à une médiation élargie, en éloignant Boulos et en excluant les Émirats unis accusés de soutenir les milices, mais incluant des acteurs régionaux (Arabie saoudite, Égypte, Turquie, Qatar). Pour Bradley Isabelle, le nouveau plan pourrait donner plus de crédibilité et accélérer la réussite du processus de médiation pour sauver 20 millions de vies humaines entre réfugiés, déplacés et réduire les souffrances de trois millions d'enfants malnutris.

En résumé, la crise soudanaise se trouve à un carrefour stratégique : soit elle s’enlise dans une guerre prolongée, soit elle ouvre la voie à une médiation internationale plus robuste.