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Le Tchad doit épargner sa manne pétrolière, selon la Banque Mondiale

Mardi 28 Juin 2022

Mis à jour, le rapport est largement diffusé à un moment où un grand scandale de corruption impliquant plusieurs hautes personnalités, a vu le jour au Tchad. Entre 14 et 120 milliards de Fcfa (22575000 à 32246000 dollars) ont été détournés par certains généraux au pouvoir.


Dans un rapport mis à jour, la Banque Mondiale conseille les autorités tchadiennes d'épargner la manne pétrolière à un moment où les recettes pétrolières augmentent en raison de la hausse du prix du pétrole. Toutefois, la Banque mondiale conseille l'exploitation des filières agricoles et de l'élevage pour promouvoir la diversification économique et accroître le potentiel de croissance. Le rapport, paru en avril de cette année, est passé inaperçu sans attirer l'attention de la communauté tchadienne. Mis à jour, le rapport est largement diffusé à un moment où un grand scandale de corruption impliquant plusieurs hautes personnalités, a vu le jour au Tchad. Entre 14 et 120 milliards de Fcfa (22575000 à 32246000 dollars) ont été détournés par certains généraux au pouvoir.
Le rapport a rappelé que le PIB du Tchad s’est contracté de 1,2 % en 2021, soit la deuxième année consécutive de récession, en raison d’une suspension de deux mois de la production de pétrole dans les usines Esso, de perturbations de l’activité économique dues à l’insécurité sociopolitique et de contraintes de liquidité dues à des retards dans la restructuration de la dette. En conséquence, le PIB par habitant a diminué de 4,2 %, en plus de la baisse de 4,6 % enregistrée en 2020. L’effet persistant des nouvelles vagues de cas de COVID-19 a continué de limiter le déploiement complet de certains services publics, tandis que la frontière avec le Cameroun (principal canal commercial) est restée fermée au premier semestre de l’année. L’agriculture est restée le principal moteur de la croissance en 2021, contribuant à hauteur de 1,9 point de pourcentage (ppts) à la croissance. Avec la levée des mesures de confinement affectant les chaînes d’approvisionnement nationales, l’inflation est passée de 3,5 % en 2020 à 1,0 % en 2021. La faiblesse des recettes pétrolières, associée à l’augmentation des dépenses pour faire face aux chocs, a creusé le déficit budgétaire à 4,3 % du PIB en 2021. En raison du décalage d’un an dans l’imposition des recettes pétrolières, la faiblesse des prix du pétrole en 2020 a entraîné une baisse de 33 % des recettes pétrolières. Les dépenses publiques ont augmenté de près de 9 % en 2021, principalement pour renforcer la sécurité à la suite du décès du président Deby en avril 2021, apaiser le mécontentement des fonctionnaires et améliorer la sécurité alimentaire. L’inadéquation entre les recettes et les dépenses a entraîné d’importants besoins de liquidités, qui ont été partiellement couverts par l’allocation supplémentaire de droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international et par des emprunts sur le marché régional. Les récessions économiques de 2020 et 2021 ont entraîné une augmentation de l’extrême pauvreté. Compte tenu de la croissance rapide de la population tchadienne d’environ 3 %, les deux années consécutives de récession ont entraîné une forte contraction du PIB par habitant d’environ 8,8 % en 2019-21. Le taux d’extrême pauvreté (mesuré en utilisant 1,9 USD/jour par habitant, PPA 2011) aurait augmenté de plus de 2 ppts d’ici fin 2021, ce qui équivaut à 400 000 personnes supplémentaires, portant le nombre d’extrêmement pauvres à 6,2 millions. La crise du COVID-19 a eu un impact supplémentaire sur les moyens de subsistance des ménages pauvres et vulnérables. Selon les données des enquêtes téléphoniques à haute fréquence menées en 2020, deux tiers des ménages ont signalé une perte de leur revenu total, 57 % des ménages recevant des transferts ont vu cette source de revenu diminuer et un cinquième des ménages cherchant à obtenir des soins de santé n’ont pas pu y accéder (...) cliquez sur le lien ci-dessous pour télécharger en PDF le rapport intégral.